Tendre prise en main
Le Témoignage de Julien........Épisode II
DEUX SEMAINES
Elle me laissa seul pratiquement une semaine. N'établissait qu'un contact téléphonique avec moi afin de s'assurer ou de me rappeler de ne pas oublier "mon devoir", traduisez, arborer et honorer sa marque, soir et nuit.
Je ne me souviens plus exactement quand, mais un soir elle me fit lire plusieurs confessions d'un magazine de ma collection. Elle les choisissait grâce à l'intitulé et guettait la moindre hésitation ou réaction.
Elle traquait ma voix. Me prévenant qu'elle ferait de même lorsque je lui ferai la lecture en sa présence. Un univers fantasmatique se mit en place progressivement en son absence. Je me mis à l'imaginer autrement qu'en amie humiliante. Mon image se troublait et j'éprouvais un certain besoin d'évoluer.
Je m'étais tant réfréné auparavant que son intervention me semblait tout d'un coup indispensable.
Dix-neuf jours après l'instant T où Isabelle m'avait découvert, c'était un dimanche matin lorsque ma tendre amie commença à jouer avec mon corps.
Jusqu'alors, elle se jouait de moi. Ce matin là, tandis que nous paressions au lit après que j'eusse préparé le petit-déjeuner accoutré de mon string, Isabelle débarrassa le plateau et s'assit à califourchon sur mes cuisses.
Abritée par son pyjama noir en crêpe de chine, elle me surplombait en me dévisageant d'un air supérieur, narquois. En déboutonnant étape par étape le haut du pyjama, elle provoqua en moi une intense excitation qui se traduisit par une terrible érection.
Le moment tant attendu était-il enfin arrivé? Pourquoi terrible?
Parce que jusqu'alors, je n'avais jamais montré au grand jour cet état ainsi vêtu.
Elle admirait son chef d'oeuvre, certaine de me gêner, rassurée par son choix.
Le string trop petit devenait plus grotesque encore et dévoilait beaucoup trop. Je ne voyais que son ventre et la naissance de ses seins, les pans de la veste masquant le reste. Pourtant, je mourrais d'envie de découvrir plus.
Soudain, sa main vint s'abattre sur mon sexe. Isabelle plaquait ma queue contre mon bas-ventre et maintenait une pression telle que je fermai les yeux.
Sans quitter le satin, elle dirigea la paume de la main droite sur mes bourses en appuyant suffisamment fort pour m'en faire regretter leur présence mais en jouant si bien avec pour regretter qu'elle ne poursuive pas plus longtemps.
- Je n'aime pas ça… dit-elle en insistant lourdement sur le "ça".
De quoi parlait-elle ? Je lui demandai.
- Ces poils, ce n'est pas beau…" répondit-elle.
Je cherchais une riposte lorsqu'elle ajouta que ça n'allait plus avec ce que je portais maintenant. Pour illustrer son propos, elle glissa ses doigts au milieu de mes longs poils bruns en répétant qu'elle n'aimait pas leur contact.
Voulais-je lui faire plaisir ?
Bien entendu. Comment pouvais-je ne pas vouloir ?
J'espérais tant de choses que je n'allais pas m'arrêter à ça, moi qui avait bien longtemps auparavant joué avec une paire de ciseaux pour couper court aux poils. Très court.
Mais Isabelle en attendait plus de moi. D'abord, c'est elle qui mena les opérations en commençant par tailler à l'aide de ciseaux à lame épaisse. Pendant qu'elle opérait, je m'imaginais et me vois encore assis sur le rebord de la baignoire, les cuisses écartées par les genoux de cette femme sise sur le tabouret.
Me faisant face avec aplomb, elle dégagea le terrain avant d'appliquer un dépilatoire acheté quelques minutes à peine après avoir évoqué la chose.
Moi nu, elle habillée, encore essoufflée d'avoir forcé l'allure jusqu'au Prisunic, moi le souffle lent, sachant que je lui octroyais peut-être trop.
Durant les dix minutes d'attente, j'ai plongé mes yeux dans les siens. Nous n'avions pas besoin de parler pour nous comprendre. Elle me donna un petit baiser avant de relâcher mes jambes et m'envoyer au creux de l'émail.
Elle m'avait prévenu que l'eau serait froide. Mais à ce point…
Elle sécha mon pubis avec une serviette blanche sur laquelle je vis les cadavres des derniers poils arrachés par le frottement de l'éponge. Elle fignola au rasoir, n'hésitant pas à laisser courir la lame sur mes bourses ou à saisir mon sexe de ses doigts experts.
C'est une sensation très étrange que j'ai éprouvé pendant qu'elle officiait: j'ignore quels furent les points culminants.
Sentir mes bourses étirées pour faciliter sa tâche?
La méticulosité avec laquelle Isabelle pratiquait ?
Son exigence peut-être…
J'avais pris son désir pour un caprice mais l'application avec laquelle elle le réalisait était tout autre. Elle traquait le moindre rebelle, avait le geste rapide et précis, la parole dirigiste, la poigne efficace
- Retourne-toi" dit-elle avant d'ajouter "Penche-toi".
J'étais dans une position délicate tandis qu'elle promenait le rasoir entre mes fesses. Sa minutie me terrifia presque. Lorsqu'elle eut terminé, elle me lava, me doucha, me savonna avec amour, comme si j'avais été un petit garçon.
J'avais perçu brièvement la nudité de ma peau mais lorsqu'après m'avoir séché, elle m'emmena jusqu'à la chambre pour me poster devant le miroir sur pied, je me sentis vraiment différent.
Mon pubis bombé affichait sa netteté, sa blancheur et son anomalie; mon sexe devenait troublant par sa nudité, son impudeur. Elle me dit de toucher… et j'ai immédiatement adoré la douceur de ce contact.
Le doigt glissait avec une aisance fantastique sur le bas ventre. Le contact avec le satin fut encore accru, plus incroyable qu'auparavant. Chaque centimètre carré profitait de cette présence qu'Isabelle me fit revêtir tout de suite.
Logiquement — était-ce logique ? — Isabelle vint plus souvent dormir à la maison. Et lorsque ce n'était pas le cas, c'est moi qui me précipitait chez elle.
Notre relation déjà trop ambiguë se chargeait donc depuis plusieurs semaines d'une nouvelle dimension. Quelques jours s'écoulèrent à exploiter les conséquences des choix d'Isabelle.
Elle s'amusa plusieurs fois à me vouloir nu sous mon pantalon lorsque nous sortions en spectacle ou dîner, profitant de ce type de moment pour m'engager sur des confidences incongrues.
Le soir de mon anniversaire, "Je saurais m'en souvenir" conclut-elle après m'avoir fait avouer que j'aimerais bien qu'elle me fasse découvrir d'autres sous-vêtements. Car je dois bien avouer qu'après m'être habitué, je commençais à aimer porter mon string ou ma culotte. Particulièrement le string d'ailleurs.
Peut-être parce qu'Isabelle me préférait ainsi. Alors que je prenais chaque sourire pour une humiliation, au cours de cette période, j'appris à aimer ces fous rires qui l'animait. Et lorsqu'elle me compara une fois à un bébé avec une couche, je me pris au jeu ne me tripotant sous le satin rouge.
Elle s'amusait avec moi, de moi aussi mais se montrait également intransigeante. Ainsi, elle ne supportait pas de sentir un seul obstacle lorsque sa main vérifiait la douceur de mon pubis et m'imposait indirectement un rasage quotidien.
Car là se trouvait sa force: je tenais à la contenter et m'imposait cette discipline. Je jouais le jeu. Elle aussi. Et le plaisir qu'elle retirait de ce jeu n'était pas le moins important des deux.
Isabelle affichait sa satisfaction et se montra très fière du trophée dérobé durant mon sommeil. Comme je l'avais fait plusieurs années auparavant, elle m'avait photographié après avoir bouté la couette hors du lit. Une seule photographie plus gênante que toutes les autres… qu'elle ne voulut ni rendre ni détruire.
Cette image où j'étais allongé, nu avec le string pour compagnie, Isabelle s'en servait pour m'agacer, m'ennuyer, me taquiner.
- J'ai suffisamment eu honte d'aller la faire développer pour que tu éprouves un peu de honte à la voir!
Le raccourci était saisissant mais résumait bien la situation. Me déstabiliser l'amusait de plus en plus car j'étais de plus en plus vulnérable. J'ai en mémoire cet après-midi où elle m'avait entraîné aux Galeries pour elle.
Je finis par essayer plusieurs pantalons, à l'étroit au centre de cette cabine devant laquelle Isabelle se tenait sans fermer totalement le rideau. "Pour mieux voir tes jolies fesses" avait-elle précisé.
Je devenais maladroit à force de précipiter mes gestes de peur qu'un regard indiscret glisse entre elle et le rideau. Peur que l'on aperçoive le rouge satiné que je dissimulais sous un pantalon.
Le soir, comme souvent, elle m'interrogeait sur mes impressions, mes sentiments, mes craintes, mes désirs, mon plaisir. Le soir, elle se blottissait contre moi et adressait à mon sexe quelques caresses à travers le satin...........
UN MOIS ET DEMI
Elle me laisse seul face à son troisième cadeau. Seul devant l'épreuve de fixer les bas aux jarretelles. La culotte et le string avaient quelque chose de léger, d'enfantin, de ludique.
Mais le symbole proposé était plus fort.
Les hanches rehaussées d'une fine dentelle noire et les jambes gainées de soie, je me sentais beaucoup moins maître de moi, largement moins certain de ma personnalité, vraiment plus féminin.
Le string en place, assorti à la couleur du tout et pénétrant à peine mon fessier, les jarretelles plaquées et mon sexe immobilisé de près par un satin plus serré et moulant que le précédent, je fus bien obligé de me présenter au jugement de ma tendre amie.
Elle ne souriait pas. Elle examinait, glissant un doigt sous une jarretelle pour critiquer mon travail.
- Elle ne tiendra pas un quart d'heure…
commenta-t-elle avec assurance avant de toucher au verso du string.
- Celui-là est fait pour couvrir une partie des fesses, pas pour les séparer
ajouta Isabelle en le remettant bien en place avant de régler les jarretelles de manière à ce que les bas soient mieux tendus.
- J'ai beau les avoir pris noirs, on voit quand même tes poils… Chuuuut. Ne t'inquiètes pas, je n'avais pas l'intention de…"
Elle n'avait pas besoin de terminer cette phrase prononcée avec sa douceur habituelle. Elle sentait bien l'intimidation qui s'était emparée de moi.
J'appris donc à porter cet artifice que j'aimais tant regarder sur une femme. J'acquis une certaine dextérité et une ingénuité lorsqu'une jarretelle lâchait prise sans crier gare.
Ces petits inconvénients qui rendent le jeu si agréable. Comme la chaleur produite par les bas, ou le risque qui existe lorsqu'Isabelle interdit la paire de chaussettes : se mouvoir devient un délice où l'on pense forcément à ce que le pantalon ne laisse pas paraître la vision de poils écrasés par un voile sombre.
Ou bien encore la délicieuse marque du porte-jarretelles laissée sur le ventre après l'avoir porté un long moment. Ceci, Isabelle savait le manier en experte. Même si le mot n'avait jamais été prononcé, je devenais progressivement son soumis.
Elle émettait un souhait et je le réalisais. C'est, sans doute, cette notion de désir et non d'ordre qui m'avait permis d'évoluer aussi aisément, sans rencontrer de véritable barrière psychologique, plutôt une réelle motivation.
J'avais suggéré que nous nous éloignions de Paris l'espace d'un week-end. Isabelle me promit une surprise pour notre première nuit d'hôtel. Nous allions bientôt fêter nos deux mois de jeu.
Ce jeu, nous lui avions donné des règles complémentaires. Surtout Isabelle.
La seule concession qu'elle m'ait accordé consistait à être plus vigilante quant au sentiment de culpabilité que j'avais éprouvé à plusieurs reprises. Notamment après avoir joui.
Car Isabelle se délectait de m'imposer des masturbations aussi fréquentes qu'imprévues, incongrues ou importunes. Et je ne le supportais pas toujours bien… et son attitude distante, autoritaire voire dédaigneuse m'était encore méconnue.
Cette règle de sexuellement lui obéir était donc nouvelle, comme certaines habitudes dont la privation des sous-vêtements masculins hors de mes activités professionnelles.
C'est également à cette période qu'Isabelle m'enseigna les principes de base d'un homme compréhensif, bien élevé. Puisque nos jeux me destituait partiellement de mes prérogatives de mâle.
Traduisez qu'il était ridicule qu'un homme en porte-jarretelles se fasse servir, Isabelle entreprit de me faire goûter aux taches ménagères. Un jeu comme un autre. Mais différent.
Où la personnalité distante que j'évoquais à l'instant se manifestait aussi cruellement. Mais ce jeu de courte durée ne faisait pas oublier les instants uniques que je vivais par ailleurs.
La vaisselle, le ménage ou la lessive ne pouvaient me faire oublier la présence indispensable de ma tendre amie.
Elle me comblait de tendresse, devinait mes pensées et anticipait mes désirs. En sachant m'imposer les siens. Le principal étant cette volonté "de disposer de ce sexe" lorsqu'elle le décidait.
Sur la route qui nous menait à Cabourg, Isabelle m'envoya me "tripoter" aux toilettes d'une aire d'autoroute. Je n'arrivais parfois pas à jouir. Isabelle ne le supportait pas. Elle exigeait que j'arrive à jouir sur commande car "la situation où se manifeste mon envie doit provoquer ton désir…".
Quelques temps auparavant, j'étais revenu bredouille, elle avait eu ces mots durs mais juste:
- Pense à ce que tu portes sur toi…"
Et je suivais souvent son conseil, en repensant à ce que je vivais grâce et avec elle. Bredouille peut paraître bizarre. Elle n'exigeait pas de preuve. Mais elle savait lorsque je mentais.
Ainsi, elle disposait de moi à loisir. Non que l'acte en lui-même l'excitait, mais je crois savoir que ce qu'elle aime, c'est ma disposition mentale après la jouissance où elle s'amuse à m'imposer de nouvelles épreuves ou discussions en sachant pertinemment que mon désir reprendrait progressivement le dessus sur ma gêne ou mon besoin de paix.
Il n'y avait jamais de répit avec elle. Ou si peu.
C'est sans doute l'absence de relation sexuelle entre nous qui engendrait un état d'excitation quasi-permanent. Nous jouissions ensemble mais toujours en nous masturbant.
Elle me caressait parfois, rarement à main nue préférant à travers le satin ou un gant, une fois. Je n'avais pas le droit de la toucher intimement.
J'en souffrais. Mais le jeu l'imposait.
BIENTÔT DEUX MOIS...
Cette surprise qu'Isabelle avait promis fut en fait une succession de surprises.
Sa présence physique tout d'abord, nous étions dans un hôtel chic, elle avait fait l'effort de s'adapter en sublimant son charme.
À table, elle me glissa même à l'oreille ce qu'elle portait sous son ensemble noir. J'y pensai beaucoup durant le dîner. J'attendais cet instant où je la regarderai se déshabiller.
Isabelle insista pour que nous allions danser. J'avais horreur de me trémousser, plus encore en galante compagnie parce que je me sens ridicule sur la piste. Surtout lorsque je sais mes jambes gainées de soie.
Pressante, je lui octroyais ce plaisir et nous rentrâmes assez tôt dans la nuit après nous être bien défoulés. Durant les slows, je subis les assauts d'Isabelle qui dessinait du doigt le string sous mon pantalon.
Son ongle courait le long de l'élastique et rejoignais parfois mon sexe emprisonné.
- J'aime sentir cette présence" dit-elle en parlant des jarretelles, en caressant l'une d'elles sur sa longueur. Longuement… très longuement.
Elle recommença dans l'ascenseur qui nous menait à la chambre en s'amusant à dégager mes bas de chacun de leurs supports. Ma démarche jusqu'à la porte avait une pointe de ridicule qu'elle savourait.
Elle se jeta sur le grand lit, s'étendit les pieds encore sur le parquet. Elle prit appui sur ses coudes et releva le buste, disposée à me regarder ôter ma chemise, mon pantalon. Tout sauf l'essentiel.
Je m'approchai sur sa requête et c'est elle-même qui remit mes bas en place.
Elle était si proche, si tendre, si excitée…
Je voyais son regard rehaussé par une chevelure en manque de sagesse.
Isabelle était ébouriffante ce soir là. Assise, moi debout, j'avais une vue plongeante sur son décolleté que je guettais en vain depuis qu'elle m'avait parlé. Elle déboutonna sa veste, se leva en me bousculant afin de mettre sous mon nez un somptueux soutien-gorge en latex qui laissait tout deviner sans rien montrer.
Je fus éberlué par la beauté de ce balconnet que je n'aurais jamais cru Isabelle d'arborer. Cette matière, c'était si inhabituel pour elle. Sous la jupe, le string aux propriétés similaires me donna envie de toucher.
Ma main se posa sur son ventre et descendit jusqu'à la zone extrême, mes doigts touchaient la partie supérieure du latex. La respiration d'Isabelle se comparait à la mienne. Nous étions en harmonie.
Dans un état d'excitation proche de l'extase. Elle me confiera plus tard que cette matière l'avait excitée dès l'instant où ses chairs avaient été emprisonnées. Précisant que la sudation s'ajoutait au bruit et à l'odeur du latex.
Isabelle s'éloigna un court instant et revint avec quelque chose dans son dos qu'elle posa sur le lit. "Aide-moi" dit-elle en me présentant sa main. Je pris un des gants qu'elle venait de déposer et l'assistai de manière à ce que le latex remonte jusqu'au poignet.
Lorsque je me baissai pour saisir le second, sa main gantée appuya sur mon épaule gauche. Isabelle me murmura de m'agenouiller. Je posai un genou à terre et l'aida pour le second étui.
Elle était sublime ainsi préparée. Prête à être vénérée, je ne savais ce qui allait suivre. Je le souhaitais en le redoutant malgré tout. Les extrémités glissantes se mirent à se promener sur mon visage, en aimant mon nez et ma bouche.
Je lapais doucement l'index qu'elle glissait entre mes lèvres tandis que l'autre main caressait ma nuque. Isabelle s'allongea sur le lit en m'entraînant. Je me retrouvai sur elle, l'envie aux lèvres.
Comme souvent, elle commença à lutter, comme lorsque nous étions plus jeunes et je la laissai inverser la situation. D'un geste brusque, une main gantée s'enfila sous le string et empoigna mon sexe, le serrant avec vigueur.
Ses yeux luisaient toujours autant. Elle entama une lente torture, je pensais revivre cette masturbation où le gant était de cuir et l'éjaculation masquée par le satin. Mais Isabelle prenait un temps incompréhensible.
Elle me torturait littéralement, alternant lenteur et précipitation, me désorientant totalement. Puis elle avança à l'aide de ses genoux pour placer son string en latex sur la bosse que dissimulait le satin.
Elle entama de frotter, frotter et frotter encore ses lèvres sur mon sexe. Le latex retransmettait-il suffisamment le mouvement ? Celui recouvrant ses seins le faisait parfaitement.
Lorsque j'entrepris de pincer un téton, Isabelle posa sa main sur mon visage de manière à m'empêcher de respirer. En se relevant sur le matelas, je vis comme jamais ses jambes tendues avant qu'après s'être retournée elle ne s'asseye sur ma figure.
Ses lèvres se trouvaient de l'autre côté et je ne pouvais les atteindre malgré mes efforts. J'eus peur d'une vengeance lorsque ma langue s'aventura à laper le latex mais c'était ce qu'Isabelle attendait de moi avant que je suffoque.
Elle me redonnait de l'air lorsqu'elle m'entendait gémir et sentais que j'étouffais sous un poids hermétique et brûlant. Isabelle parvenait assez bien à empêcher mes mains de parvenir jusqu'à ses hanches, réussissant même à immobiliser mes bras dans l'étau constitué par ses mollets et ses cuisses.
J'agonisais, n'entendais plus ses gémissements, respirais difficilement lorsqu'elle me libéra pour s'allonger à mes côtés. "J'ai envie de toi" lui dis-je en vain. Elle avait envie d'autre chose, ou de plus.
Elle se leva et m'entraîna jusqu'à la fenêtre, sur le balcon où la nuit affirmait sa fraîcheur. Mais nos corps ne s'en rendirent pas compte. Dans une lueur peu discrète, je la suivais malgré ma tenue. À l'air libre, elle dégrafa son soutien-gorge qu'elle lança à l'intérieur de la chambre et libéra cette poitrine tant aimée, une poitrine généreuse, laiteuse et luisante de sueur.
J'embrassai un sein, j'entamai de lécher cette rosée salée mais sa main repoussa ma figure pour saisir mes doigts qu'elle mena jusqu'à sa poitrine. Jamais effleurer ces globes n'avait provoqué telle satisfaction mutuelle.
Le geste lent, appuyé, déterminé à recentrer le toucher, Isabelle se laissait animée, usant de réciprocité. Elle m'embrassa. Que dis-je, nous nous embrassâmes en reculant vers la chaleur, Isabelle s'agenouilla immédiatement un tapis rencontré.
Je crus rêver lorsqu'elle glissa le string afin de libérer mon corps. Je me mis à rêver lorsque sa bouche épousa mon sexe pour une union tendrement chaotique. Je caressais son front, ses cheveux ; elle promenait les gants jetables sur mes fesses, les malaxant, les pressant pour démultiplier les sensations.
Je la regardai s'interrompre, lécher ses doigts après avoir coincé l'humide extrémité entre le latex. Elle reprit sa valse brûlante, glissant salive sur mon sexe et mains vers mes fesses.
Sa bouche ralentit, mon envie grandit, mon intimité s'emplit. La présence glissante qui flirtait avec mon orifice avait pressé mon anus afin d'y pénétrer. Sans prévenir. Quasiment anonymement.
Alors que j'aurais du me manifester, Isabelle reprit son allure de croisière et tua l'esquisse de parole. Une main entre les cuisses modifia ma tenue, moins droit, je cédais du terrain à ma partenaire désireuse de les desserrer.
Le présence évolua en moi et mon plaisir s'accrut. Le rythme de sa langue ralentit, déclina au profit de sa main active : Isabelle laissa mon sexe respirer afin de me regarder de sa position certes inférieure sur le plan horizontal, mais ô combien supérieure sur celui de la verticale.
Je n'abaissais plus le menton, je le levais ; je n'avais plus les yeux malicieux et ouverts mais clos et honteux. Sa main poussait, son doigt se promenait, allait, venait, tournait, se dédoublait : mon désir augmentait.
J'ai éjaculé : subitement, de sensations extrêmement diverses et méconnues, sans intervention sur mon sexe en extase.
Le mouvement se figea et cessa avec mon plaisir. Préférant de ne pas affronter la cruauté du regard, je gardai la pose, entendant Isabelle ôter ses gants et glisser derrière moi.
Elle prit ma main et me guida jusqu'au lit où elle m'allongea. Glissa sur moi avant de s'échouer à mes côtés, caressant mon front, embrassant mes lèvres. Je ne bougeais plus. Comme saisi. Pénétré ?
J'inclinai ma tête en cherchant son buste, le menton se nicha sur la poitrine pourvue d'un parfum masculin et d'une texture caractéristique. Isabelle remonta les couvertures jusqu'à son cou et eu la patience d'attendre que je m'endorme ainsi. Sans un mot.
Avec toute la compréhension d'une femme...
A suivre