Main de fer dans gant de velours
Le Témoignage de Julien........Épisode III
BIENTÔT DEUX MOIS...
Suite
Dès lors le cap que constitua ce week-end passé, Isabelle avait toutes les cartes en main :
Elle connaissait le fil rouge de mes pensées fantasmatiques
Elle s'appliquait à m'initier à ce qu'elle avait retenu de nos lectures communes
Elle saurait m'imposer la moindre de ses envies.
A ce triplé, il faut ajouter celui-ci :
Elle m'avait féminisé
Elle concevait de m'utiliser
- Elle adorait m'humilier.
Même si sa sincère gentillesse restait à flot, Isabelle savait l'oublier pour me piéger sans que j'ai envie de résister. Ainsi, alors qu'elle s'attendait à me voir m'éloigner, je la surpris en supportant de continuer notre jeu.
Mais alors que j'ignorais vers quelles eaux j'évoluais auparavant, je devins aveugle après qu'elle ait physiquement pris possession de mon corps, par l'intermédiaire de ce qui est cher à un homme : l'assurance, l'autonomie, la virilité
La virilité tout d'abord: en m'ayant sodomisé et modifié mes habitudes vestimentaires, Isabelle aspirait à contrôler l'homme qu'elle voyait en moi, à sa guise et non à la mienne.
Son corollaire, l'assurance : alors que lors de nos premières parties, j'avais cru qu'Isabelle glisserait à une relation plus classique après s'être vengée, je savais désormais qu'elle se maîtrisait pleinement : il demeurait illusoire de la toucher, de l'honorer ou de l'aimer sans me sacrifier. Cette fierté propre aux hommes, Isabelle m'en débarrassait en mettant sur mes épaules une pression énorme.
Cette pression, est-ce l'amour ? En quelque sorte, j'ai perdu ma dernière once d'autonomie en me rendant sans conditions. Je me rendais déjà compte que vivre sans elle était difficile, mais connaître tant de choses qui me semblaient accessibles s'avérait impossible. Ce n'est pas les moyens mais la personne avec laquelle on parvient à ces instants magiques.
J'étais prêt à beaucoup. Elle n'en attendait pas moins.
Le lendemain de cette nuit en fut la parfaite expression. Dès le réveil, Isabelle eut ces paroles aussi réconfortantes qu'inquiétantes:
- Je n'oublierai jamais…"
Ce que j'avais fait ? Je sus qu'elle m'était, non pas reconnaissante, mais… comment dirais-je ? Elle appréciait. Elle se rendait compte. Et parce qu'elle ne perdait jamais cette lucidité, elle savait désormais que les limites, elle savait les faire voler en éclat.
Ce pouvoir, je l'en avais investie en acceptant l'inacceptable. Isabelle n'était pas pleinement de bonne humeur, ou du moins elle jouait ce rôle.
Insatisfaite que je n'ai pas tenu mon rôle jusqu'au bout — "j'avais de grands projets pour toi…", projets secrets —, elle avait eu ce tact que j'appréciais de ne pas me culpabiliser en insistant, préférant sur le moment me laisser encaisser en sombrant.
Elle m'avoua s'être masturbée sans me réveiller mais entendait me faire payer ce plaisir solitaire qu'elle voulait agrémenter d'une autre dimension. Elle me traita comme un petit garçon : tout d'abord en me faisant ramasser tout ce que nous avions laissé traîner la veille — gants compris — avant de m'envoyer au bain.
Elle s'occupa de me savonner de la tête au pied, gantée d'une autre paire, comme pour aider le souvenir. En savonnant longuement mes fesses, je redoutais qu'elle recommence.
Car ce qui m'avait subjugué dans le feu de l'action serait d'une cruelle réalité en un tel instant. Elle me mit au coin le temps de sa toilette qui me parut interminable.
Pourquoi ai-je accepté ? Le jeu ?
Cela me plaisait-il tant que cela d'être infantilisé? Passons…
Elle m'habilla d'un costume strict qu'elle agrémenta de "dessous de soumis". Elle avait pour la première fois employé LE terme.
Elle me priva de chaussettes pour corser la présence des bas et laissa la braguette de mon pantalon ouverte de manière à pouvoir me rendre risible, me surveiller et disposer de moi à sa guise.
Je l'ai ensuite habillée selon ses directives.
J'appréciais cette contrainte.
Je profitais visuellement de son corps comme jamais.
En particulier lorsque j'ajustais son slip ou son soutien-gorge.
Ce matin là, elle infligea de nouveau à sa peau la caresse du latex. J'admirais l'élasticité dont il faisait preuve sur le dessin de ces lèvres interdites lorsqu'elle me fustigea d'une remarque aussi pertinente que poignante :
- J'ai une superbe toison, non ? Tout le monde ne peut pas en dire autant…
C'était délicat de l'encaisser sur l'instant mais aujourd'hui, j'en apprécie vraiment la saveur. Vêtue d'un pull et d'un jean, elle était la même : superbement sensuelle, affolante de féminité.
Elle me promena en bord de mer, le sable se chargeant d'alourdir mes bas ; me contraignant sur le bord d'une départementale à troquer le costume pour une tenue plus week-end avant de m'obliger à un détour de deux cent kilomètres pour saluer ses parents qui nous retinrent à dîner.
N'hésitant pas à me faire rouler de nuit malgré un rendez-vous matinal du lundi et exigeant que je monte boire un dernier verre une fois arrivés à son appartement.
Alors qu'après m'avoir montré un visage très décidé dans l'après-midi puis une mine rayonnante de simplicité dans la soirée, Isabelle revêtit sa plus sévère figure en ce début de nuit.
- Nous n'allons tout de même pas finir notre week-end de la sorte, tu serais capable d'oublier qui je suis, ce que je représente" lança-t-elle en ôtant son jean.
J'aurais bien été incapable d'amputer mon cœur, mon esprit et mon âme de son essence. Mais elle jugea utile de me rappeler non ce qu'elle représentait à mes yeux, mais ce que je symbolisais vis-à-vis d'elle.
- Aide-moi...
Et je l'assistai pour enlever son pull, puis son corsage que je m'apprêtais à déposer sur le dossier d'une chaise.
- Garde-le en main et va fermer les stores" commanda-t-elle.
J'avais une idée en tête mais je me trompais. Je revins vers elle, devant elle. Sa peau avait le même aspect brillant que la veille. Elle me prit le soutien-gorge des mains, dirigea la face humide des bonnets vers l'extérieur et me rendit l'objet en ajoutant :
- Lèche!
Mes yeux s'écarquillèrent mais les siens restèrent de marbre, secondés par des lunettes à la monture de maîtresse d'école. Je portai le latex à ma bouche et entreprit d'accomplir sa demande, le nez empli d'odeur, la bouche pleine de saveurs dont la matière particulière n'était pas la dernière.
Je croyais néanmoins distinguer plus agréable derrière ce goût plastique malgré le peu d'agrément procuré par cet exercice.
- Suffit!
Chez Isabelle, à cette époque, le langage ordonnateur se traduisait par des mots esseulés, des phrases courtes, un ton impératif.
- Aide-moi pour la culotte s'il-te-plait" murmura-t-elle.
Je n'en revenais pas et m'agenouillai pour libérer son bassin du latex. Le poil m'apparut désordonné, humecté, noyant une chair ruisselante de minuscules perles.
Durant la descente du slip le long des jambes tendues, j'admirais le latex aux reflets fascinants. Je portai le Graal à ma bouche, m'arrêtant le temps d'une œillade d'approbation. Isabelle me regarda plonger au cœur du latex, dévorant les saveurs, léchant la moindre trace, traquant le moindre recoin, m'extasiant d'un goût unique et obnubilant.
Elle m'enleva l'objet des mains, laissant mes papilles en éveil malgré une apnée prolongée, mes yeux à hauteur d'un joyau inestimable qu'elle éloigna avec elle.
- Je te remercie. Laisse-moi maintenant" dit-elle.
Elle m'embrassa sur le pas de la porte et exerça un vœu que je prie pour une fantaisie de plus à honorer :
- "Sois-sage. Ne te caresse pas… Pas sans moi. Pas sans mon autorisation."
Elle me demanda plusieurs fois si j'avais bien compris.
Nous ne parvenions pas à nous quitter. Mais j'avais compris....
............
DEUX MOIS
Nous nous retrouvâmes deux jours plus tard pour un dîner prévu avec un couple ami. Des amis plus pour moi que pour Isabelle qui avait hérité de l'invitation parce que nous "passons beaucoup de temps ensemble en ce moment" selon les propres termes de ces amis.
Nous nous étions loupés la veille et croisé par voie de répondeur: messages soft et clean comme si nous n'étions pas encore capable de parler à l'autre sans qu'il puisse réagit sur l'instant.
Harcelé par un client exigeant qui m'avait mobilisé depuis lundi matin, je pointais au rendez-vous avec une bonne demi-heure de retard. Isabelle était déjà là —preuve qu'elle avait eu mes messages — et attendait avec impatience mon arrivée.
Je revenais du siège et le précisais à mes hôtes, ainsi qu'indirectement à ma tendre amie. Le couple affairé en cuisine, Isabelle me prit à part, dans un coin du salon, près de la fenêtre donnant sur la cour.
Elle me demanda si elle avait bien compris.
Je répondis qu'effectivement je n'avais pu revêtir ses attributs favoris.
Son visage prit le masque du songe un court instant avant que sa bouche ne lance un "ce n'est pas grave" qui me réconforta. Mais elle émit à mon oreille un souhait.
Serein, je m'éclipsai en direction des toilettes afin de me débarrasser de mon caleçon que je rangea dans mon attaché-case resté dans le couloir.
De retour au salon, juste avant que la maîtresse de maison n'arrive, Isabelle plongea sa main entre mes reins et mon pantalon. Le sourire de satisfaction qu'elle afficha à cet instant ne la quitta pas de la soirée.
Réussie, la détente entre amis dura jusqu'à minuit, heure à laquelle nous primes congé. Arrivé à la voiture, Isabelle décida de prendre le volant. Lorsqu'après s'être écarté du chemin, elle nous stationna rue de Turbigo, je devinai vers quoi elle m'entraînait.
Dans la rue, elle me prit la main et nous marchâmes ainsi jusqu'au quartier encore chaud malgré les dernières restrictions en date.
- Que cherches-tu ?" ai-je osé lui demander.
- J'ai des emplettes à faire" répondit-elle en souriant avant de m'entraîner derrière le lourd rideau bordeaux qui nous tendait les bras.
La présence d'une femme est toujours détonante en ces lieux au fort pouvoir d'achat, plus encore lorsqu'elle est belle. Étrange lorsqu'elle est accompagnée.
J'essayais d'imaginer ce que pensait l'homme de nos âges qui se trouvait derrière sa caisse enregistreuse: qui cherche quoi ? Mais à regarder Isabelle déambuler parmi les rayons, il devenait évident que c'était la jeune femme qui cherchait quelque chose.
Je me sentais mal à l'aise, essayais de prendre un air grave mais détendu, contrôlant la situation. Deux ou trois mètres derrière Isabelle, je ne voyais que le dos du blister qu'elle tenait déjà entre ses doigts.
Elle se dirigea vers la caisse, posa l'emballage sur lequel elle rajouta un autre article situé dans une petite boite rectangulaire en plastique. Elle fit un pas sur la gauche, l'homme empochait déjà les articles au fond d'un sac opaque et doré.
Quand il me regarda, je jetai mes yeux sur ceux d'Isabelle. Elle attendait que je paie ces mystérieux accessoires qui m'étaient vraisemblablement destinés. Elle s'appuya contre le comptoir et alors que je tendais un billet de cinq cent francs, elle demanda au tenancier de sa voix douce et timide :
- Quel lubrifiant me conseillez-vous?
Mon menton plongea, n'offrant plus à ma vue que les crèmes et différents flacons que ses mains tripotaient. Je repris courage et repris le cap: droit devant, la main impatiente de donner l'argent et de prendre le paquet.
Le caissier glissa lui montra un tube et le glissa avec le reste. Il saisit le billet, cherchant sa monnaie sans me quitter des yeux. Un sourire aux lèvres, il lança une phrase de trop:
Vous avez de la chance, j'en connais beaucoup qui ne veulent même pas en entendre parler...
Avant de glisser la suite en regardant ma compagne:
- Ne vous inquiétez pas, avec ça, vous ne risquez pas d'avoir mal".
Isabelle esquissa un sourire, elle baissa la tête, l'homme me rendit la monnaie, me tendit le sac. Alors le visage d'Isabelle refit surface pour me torpiller d'un:
- Aucun risque, ce n'est pas pour moi" triomphant.
Elle m'arracha le sac des mains et quitta la boutique. Je me précipitai d'un pas vif, rouge de honte qu'elle m'ait clairement désigné. J'eus envie de lui faire une remarque mais abandonna bien vite cette idée devant les rires que la situation provoquait.
Nous en rions encore en arrivant à la voiture, assise, elle me regarda tendrement:
- J’étais sérieuse tu sais…" auquel je répondis.
- Je sais...
Pour la première fois, Isabelle m'annonçait ce qu'elle projetait. Sans pour autant dévoiler la surprise. Je connaissais le principe mais pas la méthode.
Les suites du week-end à Cabourg ne tardèrent pas à se faire connaître.
J'ai appréhendé le moment où Isabelle reprendrait physiquement mon contrôle. Le lendemain, un doute réel ne me quitta pas: devais-je laisser les choses se reproduire?
Aller à l'encontre de mes envies?
Quand le vendredi soir vint, l'interrogation était toujours d'actualité bien qu'ayant perdu de sa ténacité. Isabelle avait un argument d'une simplicité déconcertante. Lorsque je lui fit part de cette appréhension, Isabelle me répondit simplement:
- Fais moi confiance… tu en as envie comme j'en ai envie, ne complique pas les choses...
Pourquoi fut-ce si difficile de me décider?
Parce que j'avais fait l'erreur de m'écouter?
De lui en parler dès son arrivée chez moi?
Aurais-je dû attendre que la soirée soit plus aboutie?
Après le cinéma par exemple?
Mais je n'avais pas su attendre. Isabelle, quant à elle, n'entendait pas attendre si tard. Alors qu'elle me demandait de laisser les événements se dérouler, elle exigea de voir si j'étais "convenablement vêtu" en déboutonnant mon pantalon.
Ce dernier sur mes chevilles, Isabelle m'embrassa. En remerciement de ces bas admirablement maintenus? Peu importe de le savoir. J'avais tenu promesse, elle aurait pu ne rien m'offrir en retour.
J'avais également tenu promesse d'être sage. Isabelle commenta à voix basse que j'avais dû l'être en constatant l'état d'excitation dans lequel je me trouvais déjà.
- Tu n'es pas comme ça d'habitude…
Isabelle avait raison une fois de plus, le doute oublié grâce à sa présence, je m'imprégnais de nouveau du rôle impeccablement tenu rôle jusqu'alors. Mais plus intensément, plus rapidement aussi.
Comme si nous étions dimanche soir. Isabelle me trouvait plus impatient et fragile que lors de nos habituels débuts de soirée.
- J'aime te savoir comme ça" ajouta-t-elle en constatant ma dépendance, mon trouble, mon besoin de reprendre le jeu. Isabelle m'enleva mon string.
- Pourquoi ?" dis-je avant qu'elle réponde de ne pas poser de question.
Elle non plus n'avait pas perdu de temps pour retrouver le rythme élevé de notre dernier week-end. J'ôtai pantalon et string de mes chevilles, les posant sur un fauteuil pendant qu'Isabelle allait chercher son sac.
- Je devrais peut-être fermer les rideaux, qu'en penses-tu?
- Ça te gêne?
- Un peu…
- Tant mieux!
L'échange s'affirmait en clarté. La partie avait reprit mais je relevais une certaine augmentation de la mise de départ. Elle posa son sac sur la moquette et s'agenouilla, croisa les bras et avança son buste, sa colonne vertébrale se courba, son fessier se releva et ses épaules touchèrent le sol, la joue contre la moquette, les pieds jouant un rôle précis dans cet équilibre que je ne comprenais pas jusqu'à ce que je l'entende me parler de son inconfortable position.
- Tu as bien regardé j'espère car tu vas m'imiter" dit-elle avant de se relever.
Je l'imitai sans dégager j'en suis sur la même grâce.
Vêtue, Isabelle n'avait pas dévoilé son intimité comme je le faisais une fois la pose prise. Aucun commentaire n'intervenait mais j'avais déjà vu cette pose et même connu une variante plusieurs années auparavant.
J'imaginais et savais à quel point mon anus s'offrait à la spectatrice s'asseyant derrière moi en prenant appui sur mes reins. Je reconnus le bruit du latex s'emparant de la main.
Mon dos me faisait déjà souffrir, mes genoux se sensibilisaient doucement et ma nuque s'ankylosait. Je n'avais pas la souplesse d'Isabelle qui me rappelait à l'ordre.
- Ne bouge pas, garde à l'esprit que si tu le fais, c'est pour toi et moi...
Me dit-elle à voix haute. J'entendis un bruit de plastique, un couvercle que l'on ôte. Puis ce fut la victoire de l'excitation honteuse . Une extrémité latexée disposait de mon anus.
Isabelle avait déposé une noisette de ce gel lubrifiant et l'étalait en décrivant des cercles réguliers, assouplissant ma chair, raidissant mon sexe et décomposant mon esprit. ...........
Une douce chaleur s'emparait de mon orifice lorsque une poussée s'exerça à son égard, je perçus sans oublier un seul détail le parcours d'un objet au bout arrondi.
Mais cet objet n'était pas ce que j'imaginais. En effet, après l'introduction, mon orifice retrouva son état initial, ou presque. Quelque chose me perturbait, ne parvenait à me faire oublier sa présence.
Triple obsession puisque venait s'ajouter une présence externe à celles interne et mitoyenne. Le tout connut un soubresaut, une vibration me parcourut en s'accompagnant d'un bruit sourd.
Je n'avais plus un doute sur la nature de ma pénétrante découverte. Sphères en plastique au nombre de deux, accueillant en leur cœur une bille de plomb libre de se mouvoir, reliées par une ficelle dont l'extrémité munie d'un nœud pouvait être tirée.
Isabelle m'avait présenté aux boules de geisha!
Accessoire particulier initialement destiné à muscler le vagin des épouses asiatiques mais remis à mon goût par ma tendre amie: une boule entre les fesses, l'autre derrière un anus refermé prenant au piège la ficelle et les sphères.
Je me relevai à son signal, cherchant le sol des yeux.
- Regarde-moi…
Dit-elle doucement de manière à me rappeler à elle, de façon à ce que la gêne cesse de m'envahir.
- C'est normal…" ajouta-t-elle justement.
Mon visage devait traduire mon trouble. Cela faisait aussi partie du but recherché. Je revêtis mon pantalon sans rajouter le string et me laissa entraîner au dehors par Isabelle.
Après les premiers pas, je fus fixé sur ce qui m'attendait pour la soirée: une vibration à chaque mouvement, un son discret et perceptible, une ficelle agaçante, une présente empêchant mes fesses de se refermer naturellement et un outil montant et descendant lorsque je sollicitais mes sphincters.
Le terme outil est volontaire de ma part. Cet accessoire terriblement sexuel était l'outil qu'usait Isabelle pour me marteler son pouvoir.
Au cinéma, après avoir à maintes reprises constaté la gêne qu'occasionnait cette présence durant le trajet, Isabelle put constater que je m'habituais peu à peu à celle-ci.
J'avais aimé ce qu'elle m'avait dit en voiture:
- Il faudra que le temps fasse son travail mais bientôt tu penseras moins à ce que j'insinuerai entre tes fesses" avoua-t-elle avec assurance.
Elle m'avait cerné puis initié. Elle souhaitait depuis me rendre dépendant. Accroc. Mais n'était-ce pas déjà le cas?
Et si elle me le dévoilait, n'était-ce pas pour attiser des envies refoulées ou accroître le désir?
Avant le début du film, le visage face au mur des toilettes, je songeais à la réintroduction de la boule. Ayant éprouvé le besoin de me libérer un court instant pour uriner en paix, je constatais que ces sphères au diamètre raisonnable m'avait temporairement transformé.
Je n'avais ni envie de tricher, ni envie d'arrêter. Ainsi suis-je revenu vers Isabelle comme je l'avais quittée.
- Tu les as toujours ?" signe de tête en réponse
- C'est bien…" le film commença.
Pour discuter du film que j'ai suivi d'une oreille distraite, Isabelle choisit un piano-bar. Elle se trémoussait grâce à la musique, moi pas seulement. Je fus contraint de lui demander:
- Me permettrais-tu d'arrêter pour ce soir?
Elle a relevé le "pour ce soir" avant d'accepter en émettant la condition suivante.
- Ote-les, nettoie-les au lavabo et ramène-les moi au creux de ta main".
Isabelle ne lâchait rien et s'amusait à rendre chaque chose plus corsée.
Sans que cela me déplaise, bien au contraire. Elle me fit poser les boules propres sur la table, joua avec un moment avant de les ranger dans son sac. Elle se pencha sur le bois de la table ronde, approcha son visage, la commissure de ses lèvres s'activa, le sourire naquit et sa question fit mouche:
- Tu es ouvert?
Isabelle m'avait complètement pris au dépourvu. Jamais je ne l'aurais cru capable d'être aussi directe et peste. Certes elle avait demandé ça sur un ton amusé. Mais elle voulait savoir.
Et un signe de tête ne suffit pas. Elle me le fit prononcer.
Et répéter pour mieux l'entendre.
- Ça te plaît ?.... ajouta-t-elle.
Je fus bien obligé d'avouer la vérité. Elle jouait parfaitement son rôle. Comme si elle avait attendu cet instant durant la soirée entière, elle décida immédiatement après cet aveu que nous rentrions chez elle.
En arrivant, elle me demanda de lui servir un alcool fort tandis qu'elle se mettait nue. Isabelle se comportait de plus en plus ouvertement en ma compagnie, m'avouant plus tard pourquoi.
J'adorais la voir moins pudique moi qui avait tant souffert de cette qualité. Sa personnalité de jeu en devenait plus saisissante par le contraste. Nature, elle n'abandonnait pas son rôle sophistiqué.
De plus en plus sophistiqué.
Écroulée au creux d'un vieux fauteuil, elle me fit abandonner tout vêtement d'homme pour que je puisse déambuler le sexe à l'air, les bas jarretellés.
Isabelle avait compris un mécanisme important de ma gên : être vu sans artifice me posait problème. Elle avait aussi compris que je n'aurais jamais accepté d'être ainsi exhibée sans l'excitation procurée par mes dessous de soumis.
Je sentais son regard pendant que je m'activais à changer la literie où elle se vautrerait dès ma mission accomplie. Elle réfléchissait déjà sans doute aux prochains pièges auxquels elle me confronterait.
Lorsque ce fut fait, Isabelle m'invita à me mettre également nu afin de la rejoindre sous la couette; mon corps se blottit contre le sien, visage intime avec le sien.
En récompense, j'avais le droit de dormir en homme, tendrement en sa compagnie.
Pourtant, dès le premier frottement entre sa poitrine et mon buste, une nouvelle érection s'empara de moi. Elle sourit. Son sourire de si près était merveilleux.
Elle m'embrassa le front, tendit le bras pour éteindre la lumière.
Le noir fut fait et j'entendis son murmure:
- Fais de beaux rêves mon petit soumis" ; c'est elle qui se blottit plus fort, le souffle court caractéristique de son excitation.
Je pouvais bander mais pas la toucher. Elle ne me l'aurait pas pardonné. Et sa vengeance pouvait être terrible…
Chaque moment écoulé en compagnie d'Isabelle continuait d'être un rêve qu'elle colorait de sa volonté.
Les faveurs qu'elle m'octroyait n'avaient pas décliné en intensité: la présence vibrante créait un lien psychologique direct avec celle qui introduisait entre mes fesses sa "distraction favorite".
Sa prophétie s'était de plus avérée exacte puisque je parvenais maintenant à vivre une soirée sans être mentalement bloqué par l'occupation de mon orifice. J'appréciais la réaction des billes à mes mouvements, cette contrainte de me présenter afin que ma tendre amie me prodigue ses soins ou nous constations la lente évolution.
Cette évolution logique et recherchée, Isabelle l'avait atteinte : j'acceptais sans broncher les boules de geishas, jouait avec et savait m'en souvenir à bon escient, adorait sentir cette étrange absence lorsqu'Isabelle ou moi-même me libérait. Nous continuions de jouer en exploitant un savant climat de bonne humeur, de contrainte et de crainte.
Ces deux semaines qui nous séparaient de la découverte de l'utilisation des boules de geishas avaient été riches en épisodes cocasses dont les lieux publics ou les réunions entre amis furent le terrain de jeux intimes et clandestins.
Elles furent également marquées par le début d'une éruption de boutons sur mon pubis irrité par un rasage trop fréquent, dès lors, Isabelle s'est amusée à nourrir cette partie de mon anatomie d'une crème hydratante qu'elle applique divinement bien.
Cela faisait trois semaines que je n'avais pas eu le droit de jouir lorsque ma tendre amie vint à évoquer la possibilité d'un soulagement. J'avoue que ce dernier point fut très pénible. Pour nous deux.
En effet, mon état d'excitation quasi-permanent engendrait une volonté de connaître d'autres choses, d'aller plus loin. "Trop vite" selon Isabelle qui souhaite garder le contrôle du jeu et prendre son temps.
Le décalage entre mon excitation et la sienne s'est avérée plus grand.
Car si je devais rester sage, elle ne l'était pas. Au point d'avoir pris goût à me torturer en se masturbant en ma compagnie, plus ou moins proche. Le souvenir le plus douloureux demeurant cette fin de nuit, après plusieurs heures de discussions, lectures et rigolades où Isabelle profita du petit jour et de ma fatigue pour se caresser.
Assis sur une chaise où Isabelle m'avait mené, elle s'était assise face à moi, à califourchon sur mes cuisses et ne m'épargnait aucun détail sonore ou visuel. Je connaissais déjà le visage d'Isabelle lorsqu'elle se caressait, je pense désormais l'avoir mémorisé en pleine extase.
- Ce que j'aime en toi c'est que lorsque je te demande quelque chose, tu le fais sans tricher" m'avait-elle dit la veille d'une nouvelle étape.
J'avais en effet acquis une docilité inversement proportionnelle à mon besoin de jouissance et accepté de multiplier ma présence au sein des tâches ménagères.
Isabelle m'avait apprit à repasser et aimait le spectacle d'un homme devant sa table avec une ficelle sortant d'entre ses fesses.
A suivre ....