Deux visions dans l'art de la prise en main...
Voici la première...
Voici la première...
CHRISTINE
La révélation d'une bourgeoise
CHAPITRE 1
J'étais au chômage depuis plus d'un an lorsqu'enfin un employeur répondit à une de mes nombreuses lettres.
Je me présentais à l'adresse de l'entreprise comme convenu. Une hôtesse me fît patienter après avoir prévenu M. Gaurlive de mon arrivée. Après un quart d'heure d'attente, on me fît entrer dans le bureau de ce monsieur, la quarantaine, style rond de cuir parvenu, avec de petites lunettes assises sur un nez plutôt long, un regard inexistant. Il était l'image même de l'homme qui passe inaperçu.
Il se présenta comme le chef du personnel. Il me demanda de lui décliner mon curriculum vitae. Mme Christine Dubreuil, 29 ans, deux enfants de six et trois ans, mariée depuis huit ans à un monsieur installé à son compte comme conseil en communication, sans grand succès depuis trois ans. Moi-même au chômage depuis treize mois, ancienne comptable chez M. Poindant, expert-comptable pendant trois ans, puis, après l'obtention de quelques diplômes professionnels, chef comptable à la "Régionale du plastique" liquidée il y a un an pour raison économique m'amenant à rechercher un emploi. J'avais donc un besoin impératif de trouver un poste.
Après un entretien d'une demi-heure M. Gaurlive m'annonça qu'il retenait ma candidature parmi d'autres et que je serai convoquée prochainement pour une entrevue avec le chef de service comptable.
Ma joie était immense. Enfin le bout du tunnel apparaissait. Les revenus de mon époux étant parfaitement aléatoires, il m'incombait de faire bouillir la marmite. Jusqu'à ce jour mes allocations chômage permettaient de faire face mais depuis un mois je me retrouvais au minimum et mes maigres économies fondaient comme neige au soleil. L'espoir de cette place, après toutes les réponses négatives me redonnait confiance en moi.
J'ignorais quel destin m'attendait.
Une semaine plus tard je me retrouvais devant la même hôtesse quelque peu plus souriante comme si je faisais maintenant partie de ses collègues. M. Rimbon le chef comptable me reçut rapidement et nous eûmes une conversation très professionnelle pour tester mes connaissances.
Toutefois, durant ce temps, je remarquais qu'il me détaillait avec insistance comme s'il cherchait à me voir au-delà des apparences. Ces yeux allaient de mes jambes à ma poitrine via mes yeux comme s'il cherchait à me pénétrer. Je mis cette inquisition visuelle sur le compte de l'objet même du recrutement. Il cherchait probablement à me mettre mal à l'aise pour me faire perdre mon calme et percevoir ainsi mes faiblesses ou ma fragilité psychique.
Dans mon petit tailleur strict, je m'accrochais afin de montrer mon self-control ainsi que mes compétences. Par ailleurs M. Rimbon m'apprit que nous n'étions plus que sept postulants à cette place ; quatre femmes et trois hommes. Lui-même devait en sélectionner trois qui seraient soumis à un ultime entretien avec le patron M. Nordan.
A la fin de notre entrevue il me confirma que je ferai, a priori, partie du tiercé gagnant. Toutefois il me laissa entendre que la troisième étape du recrutement serait sans conteste la plus difficile. Je serais, à ce moment-là, non plus jugée sur mes capacités professionnelles, mais plus sur ma personnalité intérieure et extérieure assujettie à certains dons très particuliers. J'en fus un peu surprise.
Malgré mon insistance, il ne voulut pas m'en dire d'avantage.
Un étrange mélange en moi me faisait osciller entre la plus parfaite béatitude et la crainte sournoise. Que voulait-il me faire comprendre ?
A la maison la situation n'était pas magnifique. Pierre, mon mari, ne supportait pas très bien son manque de réussite professionnelle. Il se battait bien, mais la concurrence était très dure et son petit cabinet n'avait pas la notoriété nécessaire pour faire tomber les gros contrats. Cela jouait sur son moral.
Comme il était un petit peu jaloux, il digérait mal d'avoir besoin de moi pour faire tourner financièrement le ménage. Il craignait, par ailleurs, que je sois en contact fréquent avec d'autres hommes. Il n'était pas violent, mais je savais qu'il souffrirait beaucoup si jamais je le quittais. Heureusement que l'idée ne m'effleurait pas du tout, d'autant que j'étais très heureuse avec lui et mes deux enfants.
Une semaine était déjà passée depuis mon rendez-vous avec M. Rimbon. Je commençais à m'impatienter, d'autant que la banque venait de nous écrire pour nous demander de bien vouloir couvrir dans les plus brefs délais un léger découvert. Il fallait donc j’aille rapidement clôturer mon livret d'épargne. Nous arrivions au bout de nos économies. Il devenait urgent de trouver du travail.
Enfin, du jour au lendemain, j'allais recevoir une convocation de M. Nordan.
Rentrée à la maison, le facteur étant passé, je me précipitais sur l'enveloppe à l'en-tête NORMAN & Cie. Enfin on me convoquait pour la semaine prochaine.
CHAPITRE 2
C'est dans un état de fébrilité extrême que je me préparais à rencontrer M. Nordan. J'avais choisi de mettre ma robe parme de forme portefeuille afin de soigner "ma personnalité extérieure", comme avait dit M. Rimbon. Cette robe, selon la vendeuse, me mettait bien en valeur et affinait ma silhouette. Elle était légèrement décolleté. Si je n'y prenais pas garde, elle avait une fâcheuse tendance à s'ouvrir dévoilant mes jambes.
M. Nordan me reçut après que j’eusse poireauté prés d'une heure dans une salle d'attente contiguë au bureau directorial reconnaissable par la plaque sur la porte qui mentionnait son nom. J'entrais dans son immense bureau meublé en contemporain avec beaucoup de goût et de classe. J'étais debout face au bureau. M. Nordan écrivait. Il ne s'occupait pas de moi. Ce temps me parut une éternité, moi debout, lui dans ses papiers.
Enfin il leva son regard vers moi et me déshabilla du regard. J'étais très gênée, mais avec courage je décidais de riposter. Je le détaillais donc à mon tour. La cinquantaine, les cheveux grisonnants assez courts, les yeux verts, le nez aquilin, la bouche pincée et le menton pointu, de fait il avait l'air plutôt bien de sa personne et à l'aise dans son costume trois pièces gris rayé de bleu.
Cette inspection dura certainement peu de temps mais elle fut interminable.
Il m'invita, enfin, à m'asseoir. Comme à l'accoutumé ma robe dans ce mouvement découvrit mes cuisses une fraction de seconde, le temps que prestement de ma main je replace le pan de la robe. Cependant je perçus dans le regard de mon interlocuteur un sentiment de désapprobation. Son regard s'était durci.
Il me demanda de me relever et de me rasseoir.
La même scène se déroula. Son regard devint presque méchant.
Je comprenais bien que j'avais fait ou pas fait quelque chose qui lui déplaisait, mais j'ignorais quoi. Une étincelle jaillit tout à coup dans mon subconscient. Je venais de comprendre. Il voulait voir mes cuisses le goujat.
Ainsi les prophéties du chef comptable et les petits sourires du banquier s'expliquaient. Mais où étais-je tombée ?
De toutes manières il n'aurait pas ce plaisir. On était là pour parler boulot et non pour la bagatelle. Un éclair me traversa l'esprit. C'était la survie de mon foyer que je jouais. Un combat éclata dans ma tête. Devais-je lui dévoiler quelques centimètres carrés de mon épiderme pour obtenir ce job ou bien ma fière pudibonderie saurait assumer notre minimum vital ?
Ma réflexion ne fut pas longue. Il allait ouvrir la bouche lorsque je croisais les jambes. Le portefeuille, comme je le voulais glissa et ma cuisse gauche apparut à moitié. Il avait l'air de savourer à la fois sa vision et sa victoire psychologique.
De mon côté j'avais l'impression d'avoir, malgré tout marqué un point. Il se détendit. Un léger sourire prenait naissance à la commissure de ses lèvres. Il ouvrit la bouche pour tout simplement m'ordonner de lui montre mes seins.
Quel coup de massue me frappa le crâne.
Il était fou. C'était un maniaque. Il voulait peut-être aussi me sauter là, sur la moquette ? Je ne bronchais pas, faisant celle qui n'avait pas compris. Son regard redevint méchant. Cette fois je n'obtempérerai pas. Il était hors de question d'aller plus en avant dans ce jeu stupide et malsain. Et pour le boulot Tant pis ! Je recommencerai à chercher. Je prendrai des annonces moins qualifiées, je ferais même des ménages, mais je ne céderai pas à cette ignominie.
Un ange passa. J'en profitais pour recouvrir ma cuisse en resserrant mes cuisses.
Devant cette insurrection et mon refus, il m'informa, de manière fort courtoise que l'entretien était clos et que je pouvais disposer. Toutefois il me précisa qu'il tenait à mon égard des informations lui permettant de croire qu'avec un peu de réflexion je reviendrai le voir pour le supplier de m'engager. Mais la place pourrait être prise.
Mais pour qui se prenait-il ce plouc ?
Comment pouvait-il espérait que moi, bonne épouse fidèle et bonne mère de famille, j'allais comme ça tomber dans la turpitude pour ses beaux yeux ? Il était vraiment fou à lier. C'était un mégalomane de bazar.
Ce fut la rage au cœur que je rentrais chez moi. Un sentiment mitigé d'impuissance et de colère m'étreignait. Il fallait que je réagisse. Une fois à la maison je reprenais ma plume et à nouveau je faisais mes offres de service. Je répondais systématiquement à toutes les petites annonces qui me tombaient sous la main. Je n'allais tout de même pas me laisser faire. Je me battrais jusqu'au bout. Petit à petit le calme revenait en moi. Mais une immense crainte m'envahissait.
La soirée fut extrêmement pénible. Pierre venait de voir, une fois de plus, un client lui échapper. Et pour couronner le tout mon cadet avait contracté la rougeole. Décidément tout tournait mal. Mais il fallait impérativement que je m'accroche. Pour me changer les idées je me montrais très câline avec mon mari.
Mes soucis et mes angoisses s'estompèrent graduellement au fur et à mesure que les doigts de mon homme parcouraient mon corps. Dans notre lit douillet, il savait parfaitement me faire oublier le reste du monde. Le sang italien qui courrait dans ses veines lui permettait d'être toujours physiquement à la hauteur quel que soit la situation. Petit à petit une chaleur bienfaisante m'emplissait.
Nos ébats amoureux très conventionnels me donnaient toujours beaucoup de plaisir. Pierre savait parfaitement diriger mon corps fébrile et m'amener régulièrement à l'extase. Ainsi complétement vidée de mes appréhensions quotidiennes mon mari réussit à me faire jouir. Et c'est fourbu que je m'endormais blottie contre lui.
CHAPITRE 3
Quelques jours passèrent ainsi. Toute la journée, j'écrivais des lettres. Je veillai mon gamin malade. Et le soir nous nous remontions le moral mon mari et moi, en faisant l'amour avec frénésie.
Chaque jour je guettais le facteur, mais aucune réponse ne se présentait. Par contre le banquier me pria de passer au plus vite le voir. Je ne comprenais pas l'objet de cette requête dans la mesure où je savais mon compte approvisionné. Cependant je ne perdais pas de temps et me présentais dans la journée devant cet employé de banque.
Il me reçut d'une manière solennelle. Une fois assise en face de lui, dans son petit bureau aux cloisons en verre dont la discrétion vis à vis des clients présents au guichet laissait à désirer. Il m'apprit qu'il était au courant de l'issue de mon entrevue avec M. Nordan et qu'il trouvait cela fâcheux. De là je devais bien comprendre que les accords antérieurement passés devenaient caduques. Dorénavant je ne devais plus compter sur la compréhension de son établissement. Je protestais énergiquement, mais il fallait bien reconnaître qu'il était dans le vrai.
En effet je ne pouvais espérer dépenser de l'agent que je n'avais pas. Pour ce faire il aurait fallu un accord bancaire qui, on le sait n'est attribué qu'à la tête du client. Alors je l'implorais de bien vouloir m'aider, de me conseiller.
Que fallait-il que je fasse?
Apparemment cela n'était pas son problème. Mais il fallait qu'il se sente concerné. C'est pourquoi je décidais de tout lui raconter, comment c'était passé l'entretien avec M. Nordan. Une fois toute cette fange étalée, il ne pourrait pas me laisser. Il comprendrait et ne m'abandonnerait pas. C'est donc très gênée et mal à l'aise que je lui narrais ma déconvenue. Au fur et à mesure de mes explications je vis naître sur ses lèvres son petit sourire narquois. Ceci me troubla d'autant plus. Mais tant pis, il fallait au bout de ma justification.
Arrivée au terme de mon monologue, il fixa mes jambes et me conseilla de voir M. Nordan. Lui seul avait le pouvoir de régler tous mes problèmes. Quel scandale ! Comment un banquier pouvait-il me pousser vers une telle débauche ? C'était une honte. Il me restait encore une quinzaine de jours de trésorerie. Je devais donc tenir. Une bonne nouvelle arriverait bien !
Je le quittais malgré tout désappointée.
Les fatidiques quinze jours arrivaient à échéance. Une lettre en recommandée me fut adressée. C'était la banque qui me signifiait l'injonction de ne plus émettre de chèque. Je ne comprenais pas. D'après mes calculs mon compte devait être encore légèrement créditeur. Je téléphonais à l'employé de banque qui m'informant de la position débitrice de mon compte après débits des agios du découvert accordé. C'était la catastrophe.
Cependant il m'informa que j'avais un mois pour régulariser et que seul M. Nordan pouvait me tirer de ce mauvais pas. Il n'avait peut-être pas tort. Mais je ne pouvais tout de même pas faire ça. Et j'ai craqué.
Les larmes ruisselaient sur mes joues. Les sanglots m'étouffaient. Je restais ainsi prostrée devant ce téléphone pendant plus d'une heure. Enfin, très meurtrie, je décrochais l'appareil et appelais la NORDAN & Cie. On me fit que le patron était absent. Toute la journée je cherchais à le joindre, en vain. Le lendemain le même scénario se déroula. Le troisième jour on m'informa que M. Nordan n'avait pas convenance à me répondre. J'en fus abattue. Je décidais donc d'en informer la banque. Cela semblait le contrarier. Toutefois il me demanda de passer le voir sur le champ avec ma robe parme. Je compris le piège mais ne m'y dérobais pas étant prête à tout maintenant.
Je me retrouvais dans l'aquarium bancaire. Une fois assise, bien sûr, ma robe découvrit mes cuisses, mais je laissais faire, sachant très bien que c'était ce qui était attendu en face. Ce qui me gênait le plus, finalement, c'était le manque de discrétion de ce bureau. L'employé radieux contemplait sans vergogne mes jambes offertes, alors que j'étais rouge comme une pivoine. Après lui avoir résumé l'attitude de M. Nordan à mon égard, je lui faisais part de ma soumission.
Il me proposa d'intercéder en ma faveur auprès du chef d'entreprise pour qu'il me reçoive. Il appela M. Nordan. Il l'informa de ma docilité. Il lui précisa qu'il avait une vue sympathique sur mes jambes. Un drôle de dialogue s'instaura au téléphone entre eux et je n'en avais qu'une partie.
Non il ne voyait pas si je portais des bas. Il me demanda donc de dégager plus haut mes cuisses. J'étais terriblement gênée et outrée mais j'obtempérais en ouvrant un peu plus le portefeuille de ma robe.
Cette fois il voyait très bien que j'avais enfilé un collant. Il en informa son interlocuteur. Il me fit écarter les jambes que j'avais gardées bien jointes. Morte de honte j'obéissais.
Il répondit par l'affirmative qu'il distinguait parfaitement ma petite culotte en précisant qu'elle était rose. Je dus ensuite, anéantie, lui confirmer de vive voix que j'étais d'accord pour montrer mes seins à M. Nordan.
Il raccrocha le combiné et m'invita à prendre rapidement rendez-vous avec le patron. Personne dans la banque n'avait remarqué notre petit manège. Néanmoins j'avais eu très peur. Un seul voyeur me suffisait amplement. Je le quittais donc, humiliée.
Je rasais les murs en rentrant à la maison. Arrivée j'appelais M. Nordan que j'eus de suite. Il voulait savoir si j'avais réfléchi et si cette fois, sans susceptibilité, il était possible de poursuivre l'entretien ? Je le rassurais, en chevrotant, quant à mes nouvelles dispositions. Il me transmit donc ces desiderata pour notre prochain rendez-vous.
Le soir j'avisais mon mari qu'un nouvel employeur m'avait contacté et que je devais le voir le lendemain.
Après avoir expédiée ma fille aînée à l'école et mon mari au boulot, je m'enfermais dans la salle de bain afin de me préparer comme l désirait mon recruteur. Au sortir du bain je mettais mon soutien-gorge, le porte-jarretelles blanc que j'avais acheté la veille. J'enfilais les bas. Puis un slip assorti. Par dessus je devais simplement enfiler un tailleur. Et pour finir je chaussais mes pieds d'escarpins à talon haut.
Ainsi accoutrée, je regardais mon reflet dans la glace de l'armoire. Je me trouvais à la fois belle et vulgaire, avec ma veste qui avait du mal à dissimuler ma poitrine, sans compter le tiraillement au ventre du porte-jarretelles.
A dix heures précise je me présentais, une nouvelle fois à l'hôtesse d'accueil. Elle m'informa que M. Nordan m'attendait dans le petit café un peu plus haut au coin de la rue. Une angoisse atroce me fit trembler. Qu'avait-il encore inventé pour m'humilier.
Ne pouvant toutefois plus reculer, j'allais vers ce bar. Il m'attendait, en effet, dans l'arrière salle. Il était seul. Je reprenais un peu courage, l'établissement étant désert. Il m'invita à m'asseoir à sa table après m'avoir saluée. Immédiatement il m'ordonna de découvrir mes seins. J'hésitais malgré toute ma détermination. Il m'observait. Je défis le bouton de ma veste, écartais les pans et commençais à sortir un sein du soutien-gorge, mais il m'arrêta de suite. Il m'expliqua que je ne devais pas procéder ainsi. Il fallait que j'enlève ma veste, la poser sur le dossier de ma chaise et que je dégrafe mon soutien-gorge et le pose sur la table.
Ma méthode aurait eu l'avantage, au cas où des intrus seraient arrivés, de me recouvrir en fermant ma veste. Mais il me demandait de m'offrir complètement à la vue de tout consommateur s'introduisant dans ce café.
J'étais affolée, une boule se coinça dans ma glotte. Je réussissais à déglutir et face à son regard de sadique, je parvenais à ôter mon blazer. Mes mains tremblaient. Je n'arrivais pas à défaire mon sous-vêtement. Enfin les crochets sautèrent et mon soutien-gorge pendait par les bretelles. Je les faisais glisser le long de mes bras et le posais comme convenu sur la table.
Je gardais les mains sur les genoux pendant qu'il contemplait sans broncher mes seins. Ils étaient encore convenable, en poire, lourds. Il me détaillait comme un maquignon au foirail. Pour lui ma poitrine était agréable à regarder et que c'était une honte d'enfermer de tels trésors et répréhensible de les cacher à la vue de son prochain. Il se moquait de moi. J'étais morte de honte, humiliée, effondrée d'être ainsi traitée comme du bétail.
Une serveuse se présenta devant nous. Vifs comme l'éclair mes deux bras vinrent couvrir ma nudité. J'étais rouge de confusion et mal dans mes baskets. Elle me dévisagea d'un air compatissant en nous demandant ce que nous voulions consommer ? M. Nordan me signifia que ma conduite était déplacée et que je devais laisser mes bras bien à plat sur la table. La fille me sourit et lentement j'obéissais. Nous prîmes des cafés et elle disparut.
Mon interlocuteur, satisfait de la tournure des événements, me fit comprendre que l'entretien pouvait maintenant se poursuivre normalement, en espérant, cette fois, qu'il ne serait plus, malencontreusement, interrompu. Il n'avait pas beaucoup aimé d'apprendre comment j'avais osé m'exhiber devant ce petit employé de banque. De savoir qu'il avait pu voir ma culotte le contrariait fortement et que, en conséquence de quoi, il se voyait dans l'obligation de m'infliger une punition.
J'étais abasourdie et outrée.
L'hypocrite, une telle mauvaise foi était affolante. Il poursuivit en me demandant de bien vouloir me mettre debout à côté de la table. J'exécutais son ordre avec prudence. Puis je dus relever ma jupe jusqu'à découvrir mes jarretelles, et encore plus haut. Mon slip apparut. J'exhibais ainsi pour finir mon bas-ventre. Comme il me le demandait je tournais sur moi-même afin de bien lui montrer le recto et le verso. Je restais ainsi quelques instants.
De quoi avais-je l'air dans ce bar à m'exhiber ainsi ?
Les seins à l'air, le jupe entièrement troussée, je m'offrais, malgré moi, au regard malsain d'un voyeur obsédé, comme une vulgaire putain. Il appela la serveuse tout en m'obligeant à garder ma pose. Elle se présenta sans marquer de surprise. Je devais maintenant lui demander de m'enlever ma culotte.
Je ne le pus.
Des sanglots me brouillèrent les yeux. Je laissais tomber ma jupe en me vautrant sur ma chaise pour me cacher la tête dans les bras couchée sur la table. Il m'invectiva, en me précisant que c'était ma dernière chance et qu'il fallait impérativement que j'obéisse. Mais rien n'y fit. J'enfilais prestement ma veste et rentrais chez moi m'étendre sur mon lit pour piquer une crise de nerfs.
CHAPITRE 4
Ce fut un rayon de soleil qui me réveilla. Il me chauffait gentiment le dos. Ce petit somme de plus d'une heure m'avait quelque peu calmée. Il était presque midi. Il fallait que j'aille à l'école et préparer le repas. Le menu fut très boite de conserve.
Tout le déjeuner fut morose, bien que Pierre m'expliquait qu'il allait s'associer à un certain Michel Perron. Il pensait pouvoir ainsi mieux réussir à deux. De mon côté je ne lui parlais pas de mon entrevue érotique.
L'après-midi fut longue et ennuyeuse. Je reprenais ma plume sans grande conviction. Que pouvais-je faire ? Au milieu de mes rêveries le téléphone me fit sursauter. C'était la banque. Une fois de plus il m'appelait pour me dire qu'il y avait un prélèvement EDF qui était rejeté. L'employé vicieux, bien sûr, me précisa qu'il était au courant des derniers événements et qu'il tenait mon soutien-gorge à ma disposition.
De plus il insistait pour que je perdisse ma folle pudibonderie. Il se proposait à nouveau d'être monsieur bons offices. Je ne savais plus quoi penser. Le courant allait être coupé. Puis probablement les huissiers viendraient. Nous finirions par être expulsés. Alors qu'il essayait de me convaincre, sans que je l'écoute, mon cerveau vagabondait sachant très bien que j'étais de toutes manières condamnée.
J'acceptais donc sa conciliation. Évidement cela n'était pas gratuit. Il me priait de passer à l'agence dans la même tenue qu'à ma sortie du café. Je me préparais donc comme exigé. Et je filais à la banque, telle le veau à l'abattoir.
Arrivée à son bureau, il me montra mon sous-vêtement. Je jetais un regard circulaire vers le guichet pour m'assurer que personne ne faisait attention à nous, mais tout était calme. Je récupérais donc prestement l'objet du délit que je fourrais dans mon sac.
Il me demanda de déboutonner ma veste et d'écarter les pans, lui dévoilant ainsi ma poitrine. Une fois l'œil rassasié je recouvrais l'usage de mes mains pour remonter ma jupe au-delà des jarretelles. Heureusement une jardinière de plantes avait été installée pour cacher la vue. Ne devant pas croiser les jambes pour lui permettre de voir ma culotte.
C'est ainsi exhibée, les seins pratiquement nus et les jambes à l'air que j'ai dû l'écouter parler à M. Nordan. Cela ne fut pas facile, ce dernier se montrant très réticent. Toutefois si j'acceptais de montrer la couleur de mes poils pubiens, il accepterait une nouvelle et dernière fois de me rencontrer.
Une fois de plus je descendais aux enfers, toujours plus bas.
Le banquier m'expliqua donc que je devais aller aux toilettes retirer ma culotte et au retour la poser sur son bureau. Puis je devais me trousser recto verso avant de m'asseoir en écartant les cuisses. Durant mon aller et retour dans le hall je ne devais pas reboutonner ma veste, à moi de faire en sorte de rester décente.
Je me levais, ma jupe reprit une place plus conforme aux bonnes mœurs et mes mains tenant bien serrés les pans de ma veste je traversais rapidement le hall. Aux W-C je retirais mon slip que j'enfonçais dans ma poche, avant de retourner voir l'employé.
Au milieu du chemin M. Rimbon vint vers moi en me tendant la main. Par réflexe je la lui saisissais libérant ainsi pour moitié ma veste. Il avait l'air plus gêné que moi. C'était peu dire. Très vite j'occultais son champs de vision en replaçant la main sur le col de mon blazer.
Mais c'était trop tard. Il avait bien vu que je ne portais rien dessous. Cependant il n'en fit pas cas et après m'avoir souhaité plein de bonnes choses, il m'abandonna. Je ne fus pas longue à regagner le bureau. Je déposais donc ma culotte sur le bureau du banquier qui conversait toujours avec M. Nordan. Puis je relevais ma jupe comme exigé, dégageant entièrement mon pubis et mes fesses. Rapidement je posais mon auguste séant sur la chaise froide et dévoilais, en écartant mes cuisses, ma petite chatte brune très mal protégée dans sa forêt clairsemée. Mon vis à vis faisait, à son interlocuteur, une description très détaillée du spectacle que je lui offrais gratuitement. Je restais sans broncher priant seulement pour que personne ne s'intéresse à nous.
Il finit par raccrocher et m'invita de toute urgence à reconnaître mon recruteur.
Quelqu'un se dirigeait vers nous. Malgré ma peur je ne bronchais pas. Mais derrière son bureau, l'employé voyeur s'agita et je dus très vite remettre de l'ordre dans ma tenue. Je me levais prestement, rajustais ma jupe, boutonnais ma veste et demandais si je pouvais disposer. Il m'en donna l'autorisation et ce fut avec soulagement que je croisais cette personne qui semblait se douter de quelque chose.
Je rentrais vite chez moi pour téléphoner.
Un nouveau rendez-vous fut pris et en tremblant je prenais note de l'endroit, une fois de plus tordu. Quant à ma tenue vestimentaire elle était de plus en plus affolante. Comment tout cela allait-il se terminer ? Mais j'étais bien incapable de réfléchir étant cette fois complètement vaincue, brisée et avilie, je ne pouvais qu'obéir et subir contrainte et forcée.
J'avais rendez-vous la semaine suivante le mardi à14h30 dans le parc municipal. Un homme de forte corpulence, couvert d'un chapeau tyrolien et vêtu d'in imperméable blanc se tiendra vers le cèdre bleu près de la petite fontaine "des amoureux". Je devais aller à sa rencontre et le suivre tout en lui obéissant. Quant à la tenue que M. Nordan m'imposa, elle était délirante. Je ne pouvais m'attendre qu'à beaucoup d'avilissement dans cette rencontre avec cet homme. En attendant ce rendez-vous le quotidien se poursuivait.
Mon mari avait invité, en grande pompe, pour le samedi suivant, son futur associé qui était divorcé. Ce soir-là arrivé, j'avais expédié les enfants chez la voisine, préparais un superbe repas grâce au crédit de l'épicier et enfilais ma plus belle robe de soirée, vestige de nôtre époque d'opulence. Elle était noire, longue, très étroite, décolleté en U à la mode du Directoire, fendue en bas, un peu plus haut que les genoux.
Les hommes avaient endossé des smokings. Cela était dérisoire. Toute cette magnificence alors que nous étions au bord du gouffre financier. Mais fallait paraître pour faire illusion à ce Monsieur Michel Perron. Notre convive me déplut dès la porte fut ouverte sur lui. Il était quelconque, sans personnalité. Pourtant il cherchait, lui aussi, à paraître. Je le cataloguais comme un snob dans toute son horreur.
Pendant l'apéritif, il ne cessait de me dévisager. On sentait en lui le chasseur qui n'avait plus rien à perdre, si ce n'était la vie. Tout en parlant boulot, et surtout beaucoup de lui. Ses yeux déambulaient sur moi. Mon mari trop occupé à sa conversation ne remarquait rien.
Dès que nous fûmes passés à table le futur associé de Pierre commençait à me faire du pied. Acculé contre celui du meuble, ce dernier finit par ne plus pouvoir s'écarter. Je me levais donc, profitant du changement de plat, en lui marchant dessus avec mille excuses sournoises. Mon mari me jeta un regard incendiaire.
En revenant je déplaçais quelque peu ma chaise afin de m'écarter du gêneur que je ne pouvais décemment pas remettre à sa place eu égard à mon époux. Notre invité se calmait un peu et en profitait pour m'expliquer l'association qu'ils envisageaient avec Pierre.
En fait, à ses dires, il apparaissait comme le sauveur pour ce dernier qui ne démentais pas. Par ailleurs en plus de cette activité, qui, pour lui, ne devait rester que marginale. Il s'occupait d'une centrale d'achat dans je ne sais trop quoi. Dans son association avec mon mari il apportait surtout sa renommée apparemment très grande. Pierre confirmait ces dires et cherchait à me démontrer combien sa prospection et la concrétisation de certains marchés lui seraient ainsi facilitées.
Je ne comprenais pas toujours leurs explications mais je sentis bien sur ma cuisse, cachée par la nappe, la main baladeuse de mon voisin. Je ne pouvais pas faire grand-chose sans provoquer de scandale et il le savait bien ce salaud. En plus il faisait traîner le repas pour que je ne puisse m'esquiver à la cuisine. Sa main malaxait ma chair au-dessus du genou.
La fente de ma robe, à cause de son étroitesse, dégageait, quand j'étais assise la moitié de mes cuisses, et il en profitait. Tout doucement elle remontait. Je ne savais que faire. J'essayais en regardant mon mari de lui faire comprendre la situation. Mais il était ailleurs, trop content de sentir enfin sa chance arriver.
Timidement je posais ma main sur la sienne pour la repousser. A ma surprise, elle n'opposa pratiquement de résistance. Il s'en servit pour prendre une cigarette. J'étais libérée. Je lui demandais s'il voulait se resservir et devant son refus je débarrassais pour amener le fromage et le dessert sur une petite table roulante.
Mon époux en profita pour aller chercher une autre bouteille de vin. Michel se tournant vers moi, me fit une déclaration d'amour tout en essayant de me peloter. Étant seuls, je lui expliquais que je n'avais pas du tout envie de lui, que j'étais mariée, mère de famille et fidèle à mon mari. J'espérais également qu'il comprenait toute l'indélicatesse de ses agissements et l'incongru de son discours amoureux.
Lorsque mon mari revint notre hôte se tenait tranquille, mais semblait parfaitement boudeur et revanchard. Le repas ne s'éternisa pas beaucoup et après un café et un digestif il nous quitta. Mon mari était très heureux, je me gardais bien de lui parler de l'attitude de son associé et nous allâmes nous coucher.
CHAPITRE 5
Après un dimanche passé tranquillement en famille pendant lequel mon mari faisait des plans sur la comète, une semaine d'asservissement allait commençait pour moi. Le lundi matin par un coup de téléphone de la NORDAN & Cie on m'envoya dans une boutique à l'autre bout de la ville.
Là, une vendeuse m'apprit que l'on m'attendait pour un essayage de porte-jarretelles noir, de bas noirs et d'escarpins à talon aiguille de 12 cm également noir. La fille après avoir choisi ce qui me convenait emballa le tout en me précisant que c'était ce que je devais porter demain après-midi pour mon rendez-vous répercutant ainsi la volonté de M. Nordan.
L'après-midi, le sinistre employé de banque, en fait, fondé de pouvoir, m'appela pour prendre des nouvelles de ma santé. Il me demanda ce que j'avais fait ces derniers jours.
Il voulait savoir aussi si j'avais fait l'amour avec mon mari ?
Combien de fois ?
Comment ?
Si j'aimais ça, ce que je ressentais quand un sexe me pénétrait ?
Si je me masturbais et de qu'elle manière ?
Il me bombardait de questions humiliantes auxquelles je répondais évasivement le rouge aux joues de honte mais sans résistance sentant derrière ce jeu détestable la patte de M. Nordan. Je lui décrivais ensuite, suivant sa requête, ma tenue vestimentaire. J'avais endossé une robe bleue très sage que je du ôter. Dessous j'avais mon soutien-gorge blanc, normal, mon collant et une petite culotte assortie au haut. Il me fit enlever mes sous-vêtements et je me retrouvais nue dans mon living.
Il me dit qu'il regrettait que je n'eusse pas porté des bas. Il m'ordonna de me caresser. Au début ce fut les seins que je palpais, puis mes doigts durent descendre sur mon ventre avant d'arriver sur le pubis. A ce stade de ses exigences son vocabulaire scabreux mais courtois changea et devint plus vulgaire.
Il me traitait de salope, de bourgeoise enculée, de catin et autres putains.
Tout en étant choquée de tels propos j'exécutais ces exigences sachant que derrière cela mon recrutement se jouait. Par ailleurs, bien qu'avec peu d'expérience dans ce domaine, me “branler” ne me laissait pas indifférente. Et quand mes doigts excitèrent mon clitoris je sentais sourdre en moi quel qu’émoi.
Petit à petit, dirigée au téléphone par mon interlocuteur, je pénétrais ma “moule humide de plusieurs doigts. Il m'ordonnait de jouir. Mais je n'avais plus besoin de lui. Je m'activais honteusement en me labourant le corps et le sexe me malaxant seins et fesse. L'orgasme commençait à poindre. Et lui vociférait de plus en plus de “cochonneries”. Je dus lui dire que j'étais une véritable salope, que j'aimais le “foutre”, le sexe... je jouissais, prises de convulsions. Je me tordais sur mon canapé en avouant que j'aimais me montrer, me faire “peloter”, prendre. Je lui avouais tout ce qu'il voulait, mais c'était bon.
Il raccrocha.
Je restais là prostrée dans mon living, heureuse du plaisir que j'avais eu et terriblement déconfite de m'être ainsi laisser manœuvrée au téléphone par un étranger à ma vie sexuelle. Une grande angoisse m'envahissait. Qu'étais-je devenue en quelques jours à leur contact ? Certes j'avais des circonstances atténuantes mais les lambeaux de mon éducation, mes bonnes manières et ma pruderie me faisaient prendre conscience de mon avilissement.
Cet onanisme laissait des séquelles, non parce que c'était nouveau, ayant déjà pratiqué cela avant mon mariage, mais parce que les conditions dans lesquelles cela c'était passé me faisait honte. Ainsi je pouvais céder à tous leurs caprices. Je devenais leur chose, leur jouet, comme un pantin une poupée gonflable.
Le pire finalement n'était pas de me savoir utilisée comme une bête, mais c'était bien le fait de sentir naître en moi un sentiment de veulerie. Il me semblait, qu'après tout, cela ne me déplaisait pas entièrement. Au fond de moi, être ainsi exhibée et soumise à leur volonté me troublait d'autant plus que la peur chaque foi m'étreignait augmentant cet état d'excitation malsaine.
Aucune lutte entre mon Ego et ma personne ne pouvait s'installer dans ma tête, puisque de toute manière j'étais leur otage. Mais malgré tout il aurait fallu que je réagisse afin de ne pas perdre toute personnalité. Et ça je me l'imposais. Il fallait bien qu'ils voient que ce n'était que contrainte et forcée que j'accepterai toutes leurs avanies. Je devais sauvegarder ma dignité et ma fierté. J'étais prête à tout subir mais seul mon corps leur serait sacrifié. Ils n'auraient pas mon Moi.
Le soir, Pierre semblait en grande forme. Son associé venait de signer tous les papiers et leur société pouvait voir le jour. En même temps Michel lui avait remis une liste de clients potentiels qu'il allait contacter de sa part le plus vite possible. Il débouchait une bouteille de champagne lorsque la sonnette retentît.
C'était justement Michel qui venait nous chercher pour aller fêter l'heureux événement. Il avait amené avec lui une jeune fille blonde d'une vingtaine d'année. Cela me rassura quant à la tournure de cette sortie en boite qu'il proposait. Mais devant mon objection à cause des enfants, il nous précisa que la jeune fille était là pour jouer la nurse.
Je n'étais pas ravie de cet enchaînement mais mon époux m'entraînait dans la chambre pour que nous nous changions. Sur le lit il découvrit le paquet que j'avais ramené du magasin le matin même. Son contenu le surprenait. Devant sa tête interrogative, je lui expliquais que ça redevenait à la mode et que je voulais lui faire la surprise ce soir même.
Je le questionnais pour savoir si cela lui plaisait et ce qu'il en pensait. A ma surprise il m'avoua qu'il aimait beaucoup mais qu'il n'avait jamais osé me demander de porter ça. Ainsi, ragaillardi, il voulait que je les porte pour la soirée. Je lui faisais remarquer que pour les bas, je pouvais le faire mais pour les chaussures je ne me voyais pas aller danser avec. Il n'insista pas.
Par contre il remarqua bien que contrairement à mon habitude je n'avais pas fait l'acquisition d'un ensemble. Je me défendais en invoquant nos problèmes financiers. Il se mit à rire, le champagne devait lui faire de l'effet car il me demanda, d'une manière autoritaire, hors de ses habitudes, comme une punition de ne mettre par-dessus que ma robe de cocktail rose.
J'en restais abasourdie. C'était mon époux qui allait me sortir en boîte, nue sous ma robe. Enfin comme il semblait très jovial je n'allais tout de même pas le décevoir.
Michel nous attendait dans le salon avec la baby-sitter. Comme lors de notre dernière entrevue il me détaillait le sourire aux lèvres. Ma robe était un drapée avec un généreux décolleté arrondi, fendue sur les deux côtés, assez ample et faîtes de crêpe.
Je savais que lorsque je me penchais de trop on pouvait apercevoir comme il faut mon soutien-gorge. Et qu'à contre-jour ma silhouette se dessinait parfaitement. Il nous proposa de prendre sa voiture. En fait de voiture c'était un taxi qui nous attendait. Michel fit monter Pierre devant et monta derrière avec moi.
Durant le trajet sa main cherchait à s'immiscer sous ma robe. J'avais beaucoup de peine à repousser ses avances. Il parlait fort avec Pierre de leur future réussite. Je ne savais pas comment positionner mes jambes pour qu'il me laisse tranquille. Je fus sauvée par notre arrivée. C'était un établissement comme beaucoup. De nombreux spots, peu de place pour s'asseoir. Le décor était très futuriste avec des miroirs et de l'inox un peu partout, ce qui donnait l'impression d'espace.
Bien qu'il n'y avait pas foule, les quelques banquettes étaient occupées. Michel nous guida en retrait de la piste et trouva trois petits poufs autour d'une espèce de champignon faisant office de table basse. Michel envoya mon mari commander une bouteille de champagne.
Il en profita pour me féliciter d'avoir mis des portes jarretelles, en précisant qu'il aimait beaucoup. Je jouais les indifférentes très mal installée, cherchant à lui dévoiler le strict minimum possible à cause de ces tabourets trop bas.
Pierre revenu Michel m'invita à danser. C'était un rock. Il était bon danseur. Il me faisait virevolter. Dès notre retour à notre table, un homme s'approcha de nous. C'était une relation de Michel qui en profita pour envoyer Pierre discuter ailleurs de boulot.
Michel essaya de me convaincre que mon mari était rien sans lui. Et que je pouvais bien faire effort pour être gentille, le mufle. Je ne pouvais pas lui refuser le slow suivant. Il en profita pour constater de manière très indélicates que je n'avais pas de sous vêtement. Je ne pouvais que subir ses légers attouchements ne pouvant me permettre un esclandre !
Au retour de Pierre, Michel lui annonça qu'il devait être très ennuyeux car je montrai un flagrant air morose. Mon mari complètement inconscient de la réalité de la situation me sermonna et me pria de m'excuser auprès de Michel. L'alcool et la perspective de la réussite devait lui monter à la tête.
Toujours est-il que non seulement je devais présenter mes plus plates excuses à son associé mais, à la demande de ce dernier, je méritais un petit gage punitif. J'étais interloquée. Mais probablement, bien imbibé, mon mari accepta. La relation de Michel était restée un peu à l'écart. Éméché, il intervint en balbutiant que je devais enlever ma culotte.
Ils devenaient fous.
Mon mari éclata de rire en disant que je n'en avais pas.
Le verdict tomba immédiatement. Je devais le prouver sur le champ.
J'essayais de dégriser mon époux, de le faire réagir, mais il était bien bourré. La sentence ne pouvant s'exécuter sur place c'est sur le parking, sous un réverbère qu'une nouvelle fois je relevais ma robe. J'exhibais devant ces six yeux, mes jambes gainées de noir, mes cuisses, et enfin mes fesses et mon sexe. Est-ce la situation, la fraîcheur de la nuit mais Pierre eut un sursaut de conscience et mit un terme au spectacle demandant à ce que l'on nous ramène.
Pas de suite… Vraiment dommage.