Les bruits sont évocateurs de tant de pulsions.
Demandez donc à un ingénieur du son...
Là pas besoin de ce professionnel...!
Demandez donc à un ingénieur du son...
Là pas besoin de ce professionnel...!
Quand le cocu tient la chandelle
Auteure : Catherinecouple : II
Brave Margaux
- Je ne sais plus trop… Elle semblait plus, disponible, moins, revêche… En tout cas, tout ce que je sais, c’est qu’à l’heure actuelle, je me dis que je me suis planté… vraiment.
- Faut pas ! Faut jamais regretter ses choix. C’est en les assumant qu’on avance.
- Facile à dire… Pas si facile à faire…
Encore un silence pendant lequel les deux bavards semblèrent perdus dans leurs souvenirs.
- Alors comme ça, t’as été jalouse de Lauriane ?
- Ben oui ! T’étais quand-même le plus beau mec de la bande… et disponible en plus ! On était trois ou quatre sur les rangs si je m’en souviens bien… Mais je rigole quand je dis que j’en ai voulu à Lauriane. On est trop bonnes copines pour ça. En fait, j’étais super heureuse pour elle.
- Je ne me suis pas rendu compte de ça.
- C’est ça, fais ton modeste !
- Nan, j’t’assure ! Je ne savais pas que tu en pinçais pour moi.
- Oui, j’en pinçais : à l’imparfait. Maintenant c’est fini, je suis très heureuse avec Erwan.
- Dommage…
- Tu recommence à faire ton idiot ! Comme tout à l’heure, dehors. » Gronda-t-elle sur le ton du reproche amusé.
Ils continuèrent encore à ressasser leurs souvenirs d’anciens combattants pendant plusieurs minutes. Ça n’allait donc jamais finir ?!
D’autant qu’il y a avait un côté surréaliste à les imaginer tous les deux, lui nu et elle à demi-nue, assis l’un en face de l’autre à seulement quelque centimètres d’écart, en train de deviser presque naturellement dans l’obscurité la plus complète.
Mais Margaux finit par chuchoter :
- Dis, je commence à me refroidir, je me glisse sous les draps.
- Oh non ! On va moins bien s’entendre. On va devoir parler plus fort et on risque de réveiller les autres… Ça me fait tellement de bien de parler avec toi… j’ai pas envie que ça s’arrête.
Ben moi si !
- Oui mais j’ai froid !
- Fais voir… Ah oui, c’est vrai que tu as les cuisses toutes fraiches
Ben voyons ! Pelotes ma femme, pendant que t’y es… j’dirai rien !
- Ah ! Tu vois !
- Alors tu n’as qu’à venir avec moi !
- Comment-ça ?
- Ben dans mon lit.
- Ca va pas la tête ! Tu rigoles !
- Attends ! Ne te méprends pas ! En tout bien tout honneur ! En copains ! Comme ça tu te réchaufferas et on pourra encore bavarder un peu… Après, tu retournes avec Erwan, bien-sûr!
C’est ça ! Et moi j’suis la reine d’Angleterre !
Non mais écoutez-moi ce gros malin ! Manque pas d’air, celui-là ! Comme si ma chérie était assez idiote pour ne pas le voir venir avec ses gros sabots !
…
- D’accord… mais vraiment en tout bien tout honneur… et je te préviens : C’est toi qui va avoir droit à mes petits pieds glacés !
Fit-elle tandis que je sentis le matelas se libérer de son poids.
HEIN ! ? Mais non ! Mais heu ! Ça ne va pas du tout ça !
J’étais tellement estomaqué que je n’ai pas eu le réflexe de protester.
Non, pétrifié dans mon étonnement, j’ai laissé Margaux rejoindre Théo sous ses draps.
- En plus, on ne va pas avoir beaucoup de place !
- C’est pas grave, on va se serrer, ce sera mieux, pour te réchauffer, non ?
- Oui, mais en copains, hein ?
- Bien sûr… Oh la vache !!! C’est vrai que t’as les pieds gelés !!
- Normal, j’suis une fille… J’peux les mettre au chaud, dis ? Par là par exemple…
- Ouahhh !!! C’est pas possible d’avoir les pieds aussi froids !! Vas-y mais doucement !
- Oups ! Pardon !… Dis-donc, c’était vrai que t’es tout nu, toi !
- Bah évidemment, je ne racontais pas de blague… Tiens, vas-y, colle-toi contre moi comme ça. Ca va te réchauffer. Dis-donc, t’as pas les fesses bien chaudes non plus…
- Et encore ! Je t’épargne : J’ai gardé ma culotte par contre si ce que je sens dans mon dos est bien ce que je pense, ça n’a pas l’air de te refroidir, toi
- Oups, désolé ! Que veux-tu c’est un réflexe humain je ne suis qu’un homme…
- Hmm oui, je confirme : Tu es un homme…
- Maline !
…
- Je veux bien admettre le « réflexe », par contre, comme on a dit en tout bien tout honneur, je pense que ce serait mieux si tu mettais ta main ailleurs que sur mon sein
- Désolé c’était pour mieux te réchauffer…
- C’est ça !
- Et puis, techniquement, je n’ai pas la main sur ton sein : J’ai la main posée sur ton T-shirt qui lui-même recouvre ton sein
- Ne joues pas sur les mots, s’il te plait… Retire-la.
- Bon, ok mais je dois dire que c’est à regret parce que c’était bien agréable…
- Arrête !…
- Par contre, il faut bien que je la pose quelque part, cette foutue main ici ça va ?
- Non plus remonte !
- Là ?
- Là ça va, c’est plus convenable.
…
- Par contre, si tu commences à me chatouiller, ça va pas le faire non-plus
…
- Non, arrête !
…
- Hi-hi !
…
- Nooon !
- Fait gaffe, j’vais me venger !
- Chiche !
S’en suivit alors un bruit de lutte, de chahut, de draps froissés accompagné de petits cris et de petits rires à peine contenus. Aucun respect du sommeil des autres, ces deux là !
Je ne saurais dire qui remporta le match mais celui-ci les laissa essoufflés et hilares.
Jusqu’à présent, j’avais tant bien que mal réussi à entendre l’intégralité de leur discussion. Ils parlaient à voix basse mais, dans l’ensemble, c’était assez distinct.
Malheureusement, à partir du moment où le calme revint sur le lit d’à côté, je n’entendis plus grand-chose de net pendant un bon moment. Juste des chuchotements inintelligibles entrecoupés de petits rires complices.
Ce qui me remit rapidement dans un état de fébrilité extrême.
J’essayais de deviner ce qu’ils se disaient à l’oreille, ce qu’ils faisaient, tous les deux si proches sous les draps.
Je me demandais s’ils ne se foutaient pas de moi en douce.
Et j’imaginais surtout leurs mains profiter de cette étroite promiscuité pour entamer un jeu plus tout à fait innocent. Encore une fois, je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas réagi. Je ne sais pas. Sans doute parce que j’étais encore marqué par les deux fausses alertes connues plus tôt dans la nuit.
Ma raison me dictait peut-être de ne pas m’alarmer puisqu’après-tout, je devais faire confiance à Margaux : Elle avait bien insisté sur le fait qu’elle rejoignait Théo qu’à condition que ça reste chaste. Alors pourquoi en irait-il autrement.
De quoi j’aurais l’air si je montais sur mes grands chevaux alors qu’ils ne faisaient rien de mal ?
D’un con.
D’un con jaloux.
Certes, sans faire pour autant d’esclandre, j’aurais très bien pu jouer celui qui se réveille et s’étonne de se trouver seul dans le lit. Histoire de leur laisser le temps de se donner une contenance ou trouver une excuse mais, sur le moment, je n’avais pas l’esprit assez clair pour penser à cette option.
Mon attention était focalisée sur ce que je pouvais entendre qui conforterait mes soupçons.
Et, quelque part, je dois bien admettre que j’éprouvais un plaisir contradictoire, incompréhensible et particulièrement pervers à laisser les choses se dérouler sans aucune intervention de ma part.
Oui, au fond de moi, la part la plus masochiste de mon être tenait à savoir jusqu’où Margaux était capable d’aller avec un autre alors qu’elle me croyait endormi.
A la lumière des évènements, il me faut convenir que cette partie jusqu’alors insoupçonnée de moi-même ne fut pas déçue loin de là !
Soudain, il y eut une phrase un peu plus claire :
- Euh… techniquement parlant, pour reprendre ton expression, je crois que maintenant, tu as bien tes mains sur mes seins puisque sous le T-shirt qui les recouvre…
Mon cœur se serra.
- Oups ! Ca t’embête ?
Ben, pas qu’un peu !
…
Pas de réponse.
…
Ou plutôt si. Une réponse muette qui m’étreignit encore une fois le muscle cardiaque :
Des petits bruits discrets.
Des petits bruits discrets et humides.
Des petits bruits de lèvres qui se cherchent et se trouvent… se rencontrent et s’embrassent…
Puis très vite deux langues qui entrent dans la danse…
Et déjà des soupirs des respirations plus intenses qui éclatent dans une obscurité et un silence dont la densité devient presque palpable.
Atterré, j’ai assisté impuissant à l’union de leurs bouches.
- Hummm ! Si tu savais depuis combien de temps je rêve de ça…
- Hmmm…
- Ils sont si doux, si chauds…
Oui, doux et chauds… Des seins ronds, ni trop petits, ni trop grands des seins juste bien proportionnés que j’adorais caresser et je crevais à l’idée de les savoir pétris par d’autres mains que les miennes.
- Relève-ça que je puisse les sucer…
Un bruit de vêtement froissé puis jeté au sol…
…
Des bruits de succion appliquée accompagnés de gémissements étouffés…
- Hmmm !
- Oui… Hmmm ! … Oui…
Des souffles excités…
Des peaux qui se frottent…
J’imaginais les mains de Théo découvrant avec gourmandise ces courbes que je connaissais par cœur ses doigts enchâssant le globe d’un sein tandis que ses lèvres suçotaient le téton de l’autre
Puis, le claquement d’un élastique !
- Non, pas ça !
- Pourquoi ?
- Ca va trop loin… Il ne faut pas… Erwan…
- Il dort à poings fermés et d’après ce que j’ai senti, tu ne peux pas dire que tu n’en as pas envie…
- Mais…
La protestation n’était guère convaincante et Théo ne s’y trompa pas. Après quelques caresses supplémentaires, le chuintement du tissu sur sa peau signa la reddition de ma femme.
Un petit cri surpris :
- Ahh ! …
- Hmmm ! C’est bien ce que je disais : T’en meures d’envie !
Encore un long silence ponctués de gémissement contenus de Margaux que je supposais répondre au jeu de doigts de son ami. Des gémissements qui allèrent crescendo avant une courte pause.
Puis :
- Ouh-la ! Elle est grosse !
- Tu trouves ?
- Oh oui !
- Plus que celle d’Erwan ?
- Y a pas photo !
…
- Oh mon Dieu ! Elle est énorme !!… Doucement !
…
- Oh non !
…
- Oh mon Dieu ! Mon Dieu !!
…
- Ooooooooooooooooohhhh !!
…
- Oh bon Dieu ! Bon Dieuuuuuuu !!! … Ahhhhhhhhan !!!!
Bon sang ! Je connaissais suffisamment Margaux et ses réactions au plaisir pour comprendre qu’elle venait d’avoir un orgasme là, comme ça, dès la première pénétration !
Elle avait eu beau tenter d’étouffer ses cris, ça ne faisait aucun doute. Ce salopard l’avait fait grimper aux rideaux en un tour de main !
Incroyable !
Mais, évidemment, ils ne se satisfirent pas de cela.
Le concert de gémissements et de soupirs reprit de plus belle.
Ils avaient beau prendre des précautions pour émettre le moins de sons possible, ils ne pouvaient pas tout étouffer.
Déchiré mais attentif, j’étais à l’écoute du moindre bruit, du plus petit écho.
Même si ça me faisait un mal de chien d’entendre Margaux baiser avec ce type, je ne pouvais m’empêcher de décrypter ces signaux pour les interpréter et en conclure ce qu’il se passait à moins d’un mètre de moi.
Et force était de constater que Théo était loin de s’y prendre comme un manche.
Il ne jouait pas le bourrin.
Il procédait par lentes et puissantes intromissions qui se terminaient invariablement par une plainte étouffée à chaque fois qu’il allait au plus profond.
Pas de doute possible : Margaux appréciait ce traitement. Je la devinais en train de tenter de se maitriser au maximum pour ne laisser échapper que le minimum, mordant sans doute dans ses poings, gémissant dans l’épaule de son amant, poussant parfois de petits cris lorsque le plaisir était trop intense.
Et ça durait… encore et encore…
L’indécent adultère n’en finissait pas !
Je disais plus haut qu’attendre dans le noir pouvait paraître une éternité. Ce n’est rien comparé à l’obligation d’écouter passivement sa femme gémir son plaisir dans les bras d’un autre que soi.
Au bout d’un moment, j’ai arrêté de noter les fois où elle semblait prendre son pied. La parano devait me tromper : Il n’était pas possible d’avoir autant de jouissances successives !
Et le pire, dans tout ça, ce n’était pas de savoir que ma femme me trompât sous mon nez, avec notre pote dans le lit d’à côté. Ce n’était pas qu’elle parût y prendre un plaisir infiniment plus grand que d’habitude avec moi. Ce n’était pas non plus que ce type semblât mieux équipé et nettement plus endurant que moi. Certes j’étais blessé par ce que j’entendais, outragé par ce que je comprenais humilié parce que cela impliquait, mais il y avait plus grave encore…
Car le pire c’était que cela m’avait filé une trique d’enfer ! Une érection traitresse et incontrôlable qui ajoutait à ma honte et à ma souffrance. A mon esprit défendant, visualiser Margaux écartant les cuisses pour mieux accueillir les coups de reins de son amant, imaginer ce « gros » phallus pénétrer les chairs de ma compagne semblait m’exciter au plus haut point.
Je sentais que si je m’abaissais à me toucher, il ne faudrait pas attendre beaucoup avant qu’une délivrance honteuse n’intervienne.
Et ce constat ajoutait un point d’orgue à mon désarroi.
Au bout d’un temps qui me parut interminable, tout cela finit quand-même par s’arrêter : Théo poussa un grognement assourdi et je devinais qu’il venait de s’épancher tout au fond de Margaux, dans cette petite cavité intime qui n’avait connu que moi depuis trois ans et qui n’avait guère admis plus de deux ou trois visiteurs auparavant.
Ce plaisir-là ne fut pas synchrone. Mais ne pense pas que Margaux eut pu lui en tenir rigueur.
Pendant de longs instants, on n’entendit plus que leurs respirations essoufflées. Puis…
- T’es un dieu !
- Merci. T’es très bien aussi. Aussi bien que je me l’imaginais dans mes fantasmes les plus fous !
- Ah parce que tu fantasmais sur moi ?
- Bien évidemment ! Qui ne l’aurait pas fait !
- Ouais… le vieux fantasme de la meilleure copine de la copine.
- Peut-être mais tu pourras demander à Fab’ et Bast’ : Ca fait longtemps que je leur parle de toi. Et tu remarqueras que j’ai attendu de ne plus être avec Lauriane.
Ouais, ce que n’avait pas fait Margaux !
Mais celle-ci ne semblait pas s’en émouvoir, au contraire :
- Hmmm ! Qu’est ce que c’était bon ! Ça donne envie de recommencer aussitôt. Dommage qu’il faille attendre quelques heures pour que tu recharges tes batteries.
- Hein ? N’importe quoi ! C’est Erwan qui t’a raconté des conneries pareilles ?
- Ben… Euh… Pourquoi ? C’est pas vrai ?
- Bien sûr que non ! On remet ça quand tu veux, bébé !
- Ah oui ?
- Oui, il suffit pour ça que tu te montres un tantinet persuasive avec. Enfin tu vois, pas besoin de te faire un dessin !
- Humm… Oui, je crois que j’ai compris…
Oh non !!
Moi aussi j’avais compris !
J’entendis Margaux se glisser au fond des draps puis, après un court laps de temps :
- Rhaa oui !! C’est ça !!! Prends-la !
…
- Oui ! Lèche-la tout le long, oui !
…
- Oui ! Pompe-moi fort !!.... Ouah ! Tu sais que t’es douée, toi aussi !
…
- Hmmm !! C’que c’est bon !!
Mortifié. J’étais absolument mortifié.
J’aurais voulu me boucher les oreilles pour ne pas entendre les grognements de plaisir du salaud que ma femme était en train de sucer mais je ne pouvais pas. C’était au-dessus de mes forces, au-delà de la raison. Il fallait que je boive le calice jusqu’à la lie.
D’abord discrets, les bruits de succions se firent plus présents puis, tout à coup, ils semblèrent encore plus proches lorsque Théo rabattit les draps.
Agressé par les aspirations baveuses et précipitées prodiguées par ma chérie, je me représentais douloureusement ses lèvres fines déformées autour du gland violacé tandis que sa petite main allait et venait rapidement le long de la hampe érigée.
De temps en temps, des résonnements gutturaux me laissaient penser que le phallus indélicat pénétrait très (trop ?) profondément à l’intérieur et que Margaux risquait à tout moment le haut le cœur.
Au moins cela aurait eut le mérite de mettre fin à cette nouvelle séance de torture.
Mais non. Il serait dit que rien ne me serait épargné.
Les mouvements s’accéléraient, les grognements se précipitaient, même Margaux émettait de petits gémissements plaintifs que je ne sus pas interpréter. Etait-ce la manifestation d’un certain plaisir de donner du plaisir ou au contraire celle d’un réel inconfort ? Théo était-il en train de lui maintenir la tête contre son gré ?
Je n’eus pas le temps de me poser plus de question.
L’homme exhala un râle sourd tandis qu’un mètre plus bas, une déglutition sonore me fit craindre le pire.
Le silence qui s’ensuivit me parut irréel.
Les battements de mon cœur me semblaient assourdissants.
Mes oreilles bourdonnaient.
C’est à peine si je les entendais reprendre leur respiration.
- Excuse-moi, je ne voulais pas mais c’était trop bon j’ai pas pu te dire d’arrêter
- Pas grave. J’adore ton goût.
Oh non ! C’était bien ce que j’avais craint !
Sans aucun respect pour mon amour propre, ces deux-là étaient en train de faire valdinguer avec la délicatesse d’un rhino à la charge, une à une, toutes les étapes intimes que Margaux et moi avions mis si longtemps à franchir. Non contents de me faire cocu, elle l’avait sucé, il avait éjaculé dans sa bouche et elle avait avalé !
C’était quoi la suite ? Une sodo rondement menée !?
J’étais anéanti.
Je n’avais même plus la force de prêter l’oreille à leurs murmures complices.
Leurs soupirs de jouissance résonnaient encore dans ma tête tandis que cette gaule n’en finissaient pas de disparaître.
Pourtant, au bout d’un moment, je me rendis compte que plus aucun bruit ne m’était parvenu de l’autre lit depuis un certain temps. Mais cela ne me calma pas pour autant.
Je restai encore de longues minutes, les yeux perdus dans le noir, sans trouver le sommeil alors qu’à côté, les deux amants dormaient dans les bras l’un de l’autre…
Je finis toutefois par m’endormir d’un sommeil qui fut loin d’être réparateur.
Je ne saurais dire si j’avais rêvé et de quoi.
Je ne sus pas non plus ce qui m’avait tiré de mon sommeil, si c’était les grincements saccadés du sommier voisin ou alors plutôt les petits gémissements ahanants que poussait Margaux.
Je ne mis par contre que quelques secondes à réaliser que ce que j’avais vécu plus tôt dans la nuit ne tenait en rien du délire.
J’étais de retour au cœur de mon cauchemar : Ils avaient remis ça !
Et, compte tenu du rythme soutenu, les choses étaient même bien engagées. Grâce au ciel, mon assoupissement m’avait évité de subir le plus gros de leur ébat. Ce qui ne m’épargna pour autant pas de devoir écouter sans broncher les ultimes soubresauts d’un coït acharné.
Si leur première étreinte s’était déroulée tout en maitrise, celle-ci semblait plus sportive voire sauvage.
Et contrairement au côté « classieux », presque romantique de la première fois, cette débauche de coups de reins frénétiques, de râles bestiaux, de couinements hystériques, le tout sur fond de clapots de muqueuses baveuses, conféraient à cette séance crapoteuse un caractère des plus obscènes.
Imaginer encore une fois Margaux les cuisses largement écartées pour accueillir les vigoureux va et vient de son amant me révulsait. Ce qui n’empêcha pourtant pas mon sexe de réagir presque immédiatement aux stimuli sonores.
Mais bon sang ! Qu’avais-je fais au bon dieu pour mériter ça ?!
Fort heureusement, cette fois, cela pris fin assez rapidement. Les deux amants jouirent ensemble dans un cri d’extase et je devinais le corps lourd de Théo s’avachissant sur ma frêle petite femme.
Même s’ils semblaient avoir retenu leurs manifestations de plaisir, comment pouvaient-ils croire que cela était resté discret et qu’ils n’avaient réveillé personne ?
Mais peut-être s’en foutaient-ils tout simplement…
Cette fois-ci, ils ne discutèrent pas après. Sans doute fourbus par leur petite nuit et surtout par leurs efforts, ils sombrèrent rapidement dans le sommeil.
Je ne tardai pas à les imiter.
Je me réveillai dans le brouillard caractéristique d’une bonne gueule de bois.
Je ne mis pas longtemps à me souvenir que l’abus de rosé n’était pas la seule cause de mon inconfortable migraine matinale…
Margaux dormait à mes côtés.
Je ne me rappelais pas du moment où elle m’avait rejoint.
Une caresse furtive me permit de vérifier qu’elle avait renfilé sa culotte et son T-shirt de nuit.
De l’autre côté, dans la cuisine, me parvenait les bribes d’une discussion animée. Manifestement, Fabien et Bastien étaient déjà levés.
Théo s’apprêtait à les rejoindre. Je l’entendais se lever du lit voisin.
Je fis semblant de dormir encore. Pas envie de me retrouver nez à nez avec l’amant de ma femme au saut du lit !
Lorsqu’il ouvrit la porte, la conversation devint plus nette. Et comme il la laissa entrouverte, je pus écouter sans difficulté leurs échanges :
- J’t’assure : c’était hallucinant !! … Tiens ! Voici le héros du jour !
- Qu’est-ce que tu veux dire ?
- Rhôôô ! Ecoute-moi l’autre qui joue l’innocent ! Comme s’il ne c’était rien passé… Comme si on ne savait pas qu’il a tringlé la petite Margaux toute la nuit ! Gros veinard !! Allez, avoue ! Et racontes à Fabien parce que ce con a pioncé toute la nuit et n’a rien entendu, malgré tout le barouf que vous avez fait tous les deux, tu te rends compte !
- Ouais, j’suis vert ! Si ce que raconte Bast’ est vrai, j’en reviens pas de n’avoir rien entendu !
Alors, c’est des bourres ou pas ?
- Ben, euh non, c’est pas des bourres… » admit Théo d’un ton faussement modeste.
- AH ! Tu vois ! J’ai rien inventé ! Quand je pense que ce fils de pute nous la jouait amant inconsolable depuis que Lauriane l’a largué ! Et hop ! Dès qu’on a le dos tourné, il se tape la copine !! … Remarque, ça ne m’étonne qu’à moitié : Ça fait longtemps que Fab’ et moi on t’a dit que tu avais toute tes chances avec elle, vu comment elle te couve du regard depuis belle lurette déjà qu’en règle général, cette gonzesse n’a pas l’air d’avoir froid aux yeux j’vous l’avais dit, les gars, cette nana, elle a les yeux qui sentent le cul !
- Toujours aussi poétique, Bast’ ! Même si tu n’as pas tout à fait tort. Mais je ne pensais pas que vous oseriez sous le nez d’Erwan. Vous n’avez pas eu peur qu’il se réveille ?
- A vrai, dire, pas vraiment. Margaux m’a assuré qu’avec ce qu’il avait bu, il était bon pour roupiller jusqu’au matin, alors vous me connaissez, je ne peux pas résister à une jolie paire de seins et à un si joli petit cul !
- Ca, c’est clair ! Un petit cul comme ça, on ne crache pas dessus ! Enfin, si mais pour autre chose si vous voyez c’que j’veux dire…
- Ah ouais ! J’vois très bien ! Et Théo aussi, à mon avis. Hein Théo ! Allez Théo, fais pas ton pénible, raconte à Fab’ comment c’était, et tout et tout ! On veut des détails !
- ‘tain, vous êtes lourds, les gars, un peu de respect et de discrétion, quand-même. C’est notre copine!
- Bien-sûr ! C’est certain que cette nuit, tu l’as vachement respectée, ta copine ! Et question discrétion, vous repasserez ! Parce rien qu’avec ce que j’ai entendu, je pourrais faire un film porno, moi ! Bon allez, vu que le bon Théo fait son précieux, je vais te raconter, Fab’, histoire de pas mourir idiot :
Alors voilà, en fait, il lui a fait la totale : Après l’avoir embobinée avec son baratin, elle était déjà mure à point, comme une poulette pressée de se faire farcir le croupion !
Il l’a donc sautée une première fois et Théo me contredira pas si je te dis que la gamine était aux anges : Vu comme elle miaulait, j’peux t’assurer qu’elle a vu le septième ciel, le bon dieu et tous les saints !
Ensuite, une petite pipe pour se requinquer et là, on a pu s’apercevoir que la petite Margaux était une sacrée gourmande parce qu’elle n’a pas rechigné à traire popaul jusqu’au bout, n’est-ce pas mon salopard ! Et Théo qui se l’est joué : « Oh excuse, j’ai pas fait exprès, c’était trop bon ! »… faux derche !
Ensuite, petite pause avant de remettre ça vite fait, bien fait et enfin, sur le petit matin, un petit ramonage du colon pour finir le boulot : Au début, elle était pas très chaude pour ça, mais vu comment elle bouffait ensuite l’oreiller pendant qu’il lui bourrait le cul, je suis certain qu’elle n’a pas dû regretter ! Et là, c’était vraiment trop bon : J’ai juté dans mon calbut’ pour la deuxième fois de la nuit !
Quoi !? Qu’est-ce qu’il racontait là ? Il affabulait complètement, ce connard ! Ça ne s’était pas passé comme ça du tout, à la fin ! Non mais quel con ! Ca servait à quoi d’en rajouter ? C’était déjà assez humiliant comme ça !
Toutefois, Théo ne protestait pas. Soit il se faisait complice de cette lourde exagération, soit cela c’était vraiment passé comme ça.
Et si j’essayais de me convaincre que la première option était la bonne, je ne pouvais toutefois pas écarter sereinement la seconde d’autant que tout le reste était rigoureusement fidèle. Après tout, je ne m’étais réveillé que tardivement lors de leur deuxième « séance ». Alors, était-il possible qu’écrasé par la fatigue, je fus resté assoupi tandis que ma femme se faisait sodomiser par son amant dans le lit voisin ?
Honnêtement c’était tout à fait possible.
Et cette éventualité me rendait fou.
Mais, de l’autre côté de la porte, les trois autres n’en n’avait pas fini. Bastien ne tarissait pas de commentaires grivois sur ce qu’il avait entendu pendant la nuit et Fabien était bon public.
C’en était trop. Il fallait que cela cesse !
Et le seul moyen pour cela, c’était que je me lève.
Erreur tactique.
Car si les précisions salaces cessèrent à mon arrivée dans la cuisine, c’était sans compter sur les regards narquois et condescendants qui accueillirent le cocu du jour.
- Alors la marmotte, bien dormi ?
- Mmouais… et vous ?
- Fab’ a roupillé comme un loir, lui aussi. Par contre, moi pas beaucoup : Y avait un truc qui couinait quelque part genre souris ou truc comme ça et ça m’a empêché de dormir une bonne partie de la nuit. » Se gaussa Bastien avec force clins d’œil peu discrets à l’attention de ses complices.
Je décidai de jouer l’innocent :
- Ah oui ?
- Ouais ! Et si j’avais pu, je lui aurais bien donné un petit coup pour la faire taire, c’te bestiole !
Visiblement, il se réjouissait de me narguer ouvertement devant ses petits camarades.
- Bah, je crois que l’on doit avoir des tapettes quelque part.
- Ah non, je crois pas que ça ira. Ce n’est pas des tapettes qu’il faut pour ce genre d’animal. Bien au contraire : Faut du gros calibre ! Et à mon avis, t’es pas équipé pour ! Ha ! Ha ! Ha !
Les deux autres affichèrent un sourire entendu.
- Si tu le dis… » Ai-je répondu pour clore le sujet.
Le jeu de sous-entendus à peine dissimulés de ce crétin fini ne m’amusait pas du tout.
Finalement, le plus discret des trois était encore Théo.
Mais celui-ci devait sentir inconsciemment qu’il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin.
*****
Nous avions servi le petit déjeuner sur la table de la terrasse lorsque Margaux apparut, encore nimbée de sommeil, la chevelure en bataille et les yeux à demi fermés pour compenser l’afflux de luminosité matinale.
Les gars se turent à son arrivée.
C’est avec une pointe de jalousie que je vis apparaître sur le visage de Théo l’expression de fierté qui d’ordinaire était mienne, cet air un poil orgueilleux qui disait : « Et oui, les gars, vous pouvez baver, c’est moi qui ai la chance de me taper ce joli petit lot ! »
Il fallait bien admettre que même au saut du lit, elle était foutrement bandante, ma chérie : Pieds nus sur les dalles de la terrasse, uniquement habillée de son T-shirt qui s’arrêtait très haut sur ses cuisses et qui laissait nettement deviner les deux petites pointes saillantes à hauteur de poitrine.
Et lorsqu’elle s’étira de tout son long, faisant alors remonter le T-shirt qui dévoila la petite culotte bleue qui ne masquait guère que le minimum, tout en faisant encore plus saillir ses petits seins, je fus certain que les trois lurons étaient déjà au garde-à-vous dans leurs caleçons (propres ou pas).
- ‘jour les gars ! Bien dormi ?
- Moi et Fabien oui, mais Bastien a eut du mal à dormir à cause d’un bruit mystérieux.
Répondis-je un peu précipitamment, pas mécontent de mettre dans l’embarras à la fois la femme adultère et la grande gueule du groupe.
Mais si Margaux piqua aussitôt un fard et jeta un regard gêné vers Théo et Bastien, ce dernier la rassura :
- T’inquiète, ça n’avait rien de désagréable juste énervant… »
Avec un petit sourire en coin.
Ce qui eut pour effet d’accentuer l’empourprement de ma femme.
Si Margaux attira naturellement tous les regards sur elle durant le petit déjeuner, ce fut avec une acuité particulière que moi, je l’observais.
Ne pouvant lui parler directement, je voulais décrypter à travers son comportement ce qu’elle ressentait après cette nuit de débauche. Se sentait-elle gênée, confuse voire repentie, ou au contraire assumait-elle les conséquences de ses actes irréfléchis ?
En voulait-elle à Théo de l’avoir incitée à l’adultère ?
Se demandait-elle si elle devait m’en parler ?
Manifestement, elle semblait pour le moins troublée même si elle donnait plutôt bien le change. Sans fuir réellement mon regard, elle ne chercha pas non-plus le contact avec moi.
Quant à Théo, elle lui souriait et ne paraissait lui tenir aucune rigueur de ce qui s’était passé entre eux.
Pas facile finalement de lire dans ses attitudes ce qui pouvait se passer dans sa jolie petite tête.
Et donc pas évident de répondre à la question que je n’osais me poser à moi-même : Cette aventure d’une nuit n’était-elle pour elle qu’une incartade sans lendemain et sans conséquence ou au contraire cela aurait-il des implications inéluctables sur notre couple ?
J’avais déjà eu le temps de penser à ça dans ma solitude nocturne. Et même si j’étais affreusement blessé par ce qui était arrivé, je me sentais déjà prêt à pardonner, à passer l’éponge – pas à Théo ! Qu’il aille se faire foutre et se faire pendre ailleurs, ce bellâtre ! – mais à Margaux, oui.
Parce que je l’aimais, parce que je croyais au droit à l’erreur et aussi parce que j’avais besoin d’elle à mes côtés.
Certes, la pilule serait dure à avaler mais j’étais prêt à faire cet effort.
Car je ne voulais pas la perdre.
Je ne voulais pas la mettre au pied du mur l’obliger à choisir. J’avais tellement peur de ne pas être son premier choix !
Alors je préférais faire l’autruche et attendre que ça passe…
Elle buvait sa tasse au bord de la terrasse en nous tournant le dos lorsque Bastien l’interpella :
- Pourquoi tu restes debout, Margaux ? Viens donc t’asseoir avec nous !
Lança-t-il soudain d’un air ironique que je ne compris que lorsque celle-ci répondit, visiblement troublée, qu’elle préférait profiter du paysage.
Le sourire entendu qu’il échangea avec ses deux comparses était éloquent : L’embarras de ma femme et son refus de s’asseoir démontrait implicitement qu’elle éprouvait sans doute une certaine gêne au niveau du fondement en raison de son activité nocturne.
Ignorant les déductions perfides qui faisaient leur chemin dans les cerveaux masculins, la pauvre ne se rendait même pas compte qu’en nous tournant ainsi le dos, elle exposait aux regards, de manière idéale, l’objet de leur fantasme immédiat : Son magnifique petit cul et l’usage qu’ils aimeraient en faire.
Heureusement, elle mit inconsciemment un terme à la contemplation malsaine :
- Oh merde ! Faut que je me dépêche si on veut aller au marché du village ! Sinon, il n’y aura plus rien ! » Sursauta-t-elle soudain.
Elle se retourna promptement et se précipita vers la salle d’eau, nous plantant là, tous les quatre, le regard perdu sur la fantastique paire de cuisses nues qui disparaissait à l’intérieur de la maison.
A suivre....